L'histoire :
Jerry, Tumbler et Sonny se font une joie de retrouver leur nouvelle affectation : ils rejoignent la base d'Edwards, qu'ils connaissent bien pour y avoir testé naguère le X-15. Ce n'est pas pour déplaire à Buck de redevenir pilote d'essai et Sonny s’enorgueillit qu'on fasse appel à son expertise pour participer à un programme secret. Il se voit déjà dans le cockpit d'un Aurora ou même d'un descendant du Raptor ! Le Texan s'approche de l'entrée de la base. Et cette fois-ci, son véhicule n'arbore pas de tigre bondissant et n'est pas non plus doté d'un klaxon que les pompiers New-Yorkais envieraient. C'est qu'il s'est mis à la physique quantique, le rouquin ! Et d'ailleurs, il tire de la boîte à gant un ouvrage de vulgarisation et... bang ! Le voilà encastré dans un camion militaire duquel descend le Colonel Bill Haven, qui est l'officier chargé de prendre en charge les pilotes ! Ceux-ci vont intégrer un exercice de dogfight sur des F-22 en étant confrontés à un F-16 piloté par une intelligence artificielle, le programme Skyborg...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Frédéric Zumbiehl est un ancien pilote de l'aéronavale. Avec cette aventure dont ce tome 59 constitue la première partie, il pioche une nouvelle fois dans un thème d'actualité : l’intelligence artificielle aux commandes d'un jet militaire, vs les capacités des pilotes. Si vous êtes un aérofan, il ne vous a pas échappé qu'il y a deux ans, la DARPA, une agence qui travaille pour le Pentagone, communiquait à ce sujet : après une mise en concurrence de plusieurs IA, celle ayant remporté les simulations de dogfight allait se confronter à un pilote de F-16 crédité de plus de 2000 heures de vol. Et le verdict en simulateur tombait : 5-0 pour la machine ! Alors certes, le pilote, malgré sa réputation, n'a certainement pas choisi, à plusieurs reprises, les meilleures options tactiques (après analyse d'homologues occidentaux), mais le buzz était fait. Et d'aucuns de conclure très (trop ?) rapidement que l'IA allait supplanter l'expérience, le feeling et le savoir-faire humains. C'est assurément aller un peu vite, car il ne s'agit que de simulations. Le contexte de ce volume va plus loin, en mettant en scène des dogfights bien réels. Finis les simulateurs, ici c'est un F-16 qui s'envole et qui met en échec des Raptors pilotés par nos trois héros. Le sel de l'histoire, c'est qu'une autre puissance militaire va pirater le programme. Si les développements de l'intrigue sont très classiques, l'ensemble est fluide. Il faut dire que les dessins de Gil Formosa sont toujours un régal. La série compte donc un nouvel opus de qualité, dont on a hâte de connaître la suite.