L'histoire :
Engagé volontaire dans l’armée du Velikiistok, Aleksi Stassik a été affecté au bunker 37, sur la ligne « Demarkacia » faisant frontière avec le territoire des Ieretiks, à 7013 mètres d’altitude. Dans ces contrées isolées et hostiles, une énième expédition ne revient pas d’un périple en altitude. L’ambiance est oppressante, mais l’ennemi reste invisible. Après plusieurs jours, on retrouve le Délégat Hynek, une tête brulée sans foi ni loi, blessé et choqué au sein d’une tribu troglodyte. Avant d’être froidement assassiné par le numéro 2 du pouvoir, le cruel Delegat Velikic, l’homme délivre un message : l’avenir du monde est entre les mains d’un simple trouffion nommé Aleksi Stasik. Depuis une récente découverte il y a peu, Aleksi flaire effectivement un destin d’exception. D’autant plus qu’il a eu vent des interrogatoires sévères que subit sa famille depuis très récemment. Il continue néanmoins son job, sans se faire remarquer. Il est envoyé en mission dans les plaines désertiques du sud, parmi une délégation qui doit négocier avec le prince Al-Hazin. Ce puissant Cheik, maître du pétrole si nécessaire à la guerre, a d’ordinaire plus d’accointances avec les Iérétiks. Il accepte pourtant le deal, en échange d’une grosse et unique concession : le rapatriement de la dépouille d’Antaras, guerrier légendaire tué en martyr, qui orne comme un trophée le bureau de l’imperator. Cet accord a priori « facile » ne cacherait-il pas un plan machiavélique ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Changement de décors pour ce second tome : aux neigées glacées des cimes de la Demarkacia (où on meurt facilement de froid), succèdent les plaines désertiques des territoires du sud (où on meurt facilement de chaleur). Changement de dessinateur également : Christophe Bec ne fait plus que co-scénariser ce second tome, en compagnie de Stéphane Betbeder. Il conserve néanmoins la réalisation de la couverture et la direction artistique. Le lecteur n’y perd pas au change : au dessin, l’italien Nicola Genzianella (inconnu en France) fait montre d’un joli talent, dans la même veine réaliste, bien que nettement moins appuyé sur l’inspiration photographique. L’intrigue, quant à elle, oscille entre révélations et conservation du suspens. D’un côté, le gros de l’album se concentre sur une mission diplomatique qui tourne au désastre. Au passage, cela nous permet d’en apprendre un peu plus sur les arcanes du pouvoir au Velikiistok. De l’autre, on commence à entrevoir le profil exceptionnel de ce soldat (apparemment) issu des étoiles, mais dont l’origine et le destin demeurent toujours très mystérieux (c’est quoi, un Imun ?). Plus pour longtemps, à en croire une nouvelle fois le cliffhanger (principe final d’accroche)…