L'histoire :
Jusqu’alors simple troufion au sein de l’armée du Velikiistok, Aleksi Stassik est en train de prendre conscience qu’il n’est pas un homme ordinaire. Après avoir été épargné par le guet-apens du prince Derleth Al-Hazim, il est mystérieusement « récupéré » par Anika Borodine, en plein désert. Or, une amnésie lui occulte partiellement les conditions de ce sauvetage. Officiellement, Anika, qui est la nièce de l’Imperator, aide Aleksi à cerner son passé trouble. Elle l’amène donc sur le lieu du « point zéro », là où il fut trouvé15 ans auparavant, alors qu’il était enfant, à l’épicentre du titanesque cataclysme qui a ravagé la région. Mais elle joue un double jeu… Elle communique en effet secrètement avec le delegat-oficir Velikic, qui semble tirer les ficelles dans l’ombre. Aleksi rejoint ensuite la ferme familiale où il a grandit. Les retrouvailles sont tendues : primo son camarade Iosef, déserteur comme lui, met en péril la famille en restant à découvert. Secundo, il questionne ses parents sur ses origines. Tertio, il découvre que son frère s’est marié avec sa fiancée. Leur rivalité s’efface néanmoins devant la joie simple des retrouvailles et des souvenirs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce troisième opus, Aleksi remonte plus franchement la piste de ses origines, afin de mieux « se » comprendre. De son « point d’impact » à sa famille d’accueil, il poursuit une sorte de quête de soi, à la recherche de ses racines, de son réel pouvoir, dans un monde très proche mais clairement différent du notre. On en apprend donc plus long sur sa jeunesse, mais on ignore encore son origine précise (extraterrestre ?). Volontiers énigmatique, le récit entremêle également des séquences qui permettent d’éclairer des zones d’ombre dans la sphère du pouvoir : les secrets de l’Imperator et le gouffre de sa décadence annoncée. Ces pérégrinations se déroulent dans une ambiance lénifiante, sur un faux-rythme opprimant et assurément en dehors des sentiers battus. A mi-parcours de la « quinqualogie », on se pique donc toujours autant pour cette curieuse aventure parallèle et fantastique, développée avec suspens par Stéphane Betbeder et Christophe Bec. Bizarrement, du Bunker du titre (présent dans le tome 1), il n’est absolument plus question. En attendant de savoir où tout cela nous mène, on profite des superbes encrages réalistes de Nicola Gienzanella, esthétiquement Bec-compatible à 100%, un soupçon de spontanéité en sus. Espionnage, politique, fantastique, suspens, quête initiatique : c’est un peu tout cela, Bunker, mais aussi un je-ne-sais-quoi d’autre chose…