L'histoire :
Village de Folies, Somme 1931. Madeleine se souvient de son grand-père pour lequel elle avait une affection toute particulière. Rainer Maria Rilke, dont elle emprunta le prénom quand elle entra dans la Résistance, était passionné par les roses. Il est mort d'une leucémie, en se piquant avec une épine de cette fleur aussi belle que dangereuse. Madeleine est née en 1924, d'un père rescapé de la Grande Guerre, revenu du front avec la jambe déchiquetée. Sa mère et son père se sont rencontrés au début des années 20 à l'École Normale et ont été ensuite mutés dans la Somme, dans le Santerre. Très jeune, Madeleine n'aspire qu'à deux choses : grimper aux arbres et lire (Deux ans de Vacances de Jules Verne !). Un épisode qui va marquer sa vie à jamais. A 6 ans, elle s'amuse avec ses camarades (les frangins Lagorce et le fils Goret) dans la forêt. Ils tombent nez à nez avec un obus de 14-18. Ils se disent qu'ils pourront vendre le cuivre au plus offrant. La mère de Madeleine l'appelle pour qu'elle quitte ses camarades car elle ne supporte pas de la voir traîner avec les derniers de la classe. Alors qu'elle s'éloigne du bois, la bombe explose...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 2020, Madeleine Riffaud est toujours vivante du haut de ses 96 ans. Cette figure de la Résistance, Jean-David Morvan et Dominique Bertail l'ont rencontrée en juin 2018, afin de lui proposer de réaliser une bande dessinée sur elle. Pendant de longues séances qui durent des heures, les deux auteurs notent et croquent les incroyables péripéties de cette vie hors du commun. Ce qui frappe ici, c'est la maturité de cette jeune fille. Très vite, elle montre une force de caractère inouïe et une volonté de ne pas subir les évènements, mais de résister, pour prouver qu'elle existe. Pas à pas, on suit la progression de cette jeune fille prise dans la tourmente de l'envahisseur. Morvan crée un récit prenant et émouvant, en distillant sans ordre chronologique les moments marquants de son existence, comme pour mieux appréhender son incroyable personnalité. Dans ce Cahier, Dominique Bertail montre une nouvelle fois son immense talent graphique via un lavis bleu de toute beauté, technique déjà employée dans son Paris 2119 avec Zep au scénario. A noter en couverture, une représentation de Madeleine Riffaud, réalisée par Picasso lui-même. On attend le 2ème cahier avec une impatience folle.
