L'histoire :
A l’école ce lundi matin, ce n’est pas la joie. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre : le week-end passé, la gentille Mlle Nelly s’est foulé le pied et ne pourra venir travailler. Sa remplaçante, Mlle Saumondusec paraît son complet opposé. Dès le premier contact, le ton est donné. Au professeur de gymnastique venu l’accueillir, elle lui annonce qu’avoir de beaux biceps dans la vie n’est pas tout et qu’elle le dispense de cours pour la semaine à venir ! Au psychologue Gérard Lemaire, elle interdit de s’occuper des enfants… Enfin, la récréation terminée, avant d’entrée en classe, elle admoneste les enfants : ordre, obéissance et discipline, avec elle on file droit ! En cours, c’est pire encore : finies les rêvasseries, le délicieux accent de Chen, cette maîtresse marche à la baguette. Le passage au tableau constitue le clou du spectacle : un supplice. Au sortir de cet enfer, les écoliers sont décomposés, complètement abattus : jamais ils ne tiendront une semaine. Alors que faire ? A tout problème sa solution, si Mlle Nelly ne peut venir faire classe, alors c’est la classe qui viendra à elle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cédric, c’est un succès de librairie (plus de 6 millions d’albums vendus !) comme seules les séries humoristiques en font. C’est aussi une série trans-générationnelle puisque cohabitent sous un même toit les trois âges (principaux) de la vie : enfants, parents et grands-parents. En ce sens, elle s’adresse à tous et se laisse lire par tous. Ainsi, si chaque must des cours de récréation possède son créneau, Cédric occupe celui de la complicité, moins branché que Titeuf mais plus sage que ce coquin de P’tit Spirou. Quid de ce 21e opus ? R.A.S., « le bel équilibre entre la série humoristique et la chronique familiale » est respecté. Côté ambiance, Pépé est toujours là pour rigoler et partager sa science avec son gentil cancre ; côté cœur, Chen veille au bonheur de ce dernier par de petites attentions touchantes (ex. un baiser !) qui, de suite, lui montent à la tête ! Résultat : bien meilleur que le bulletin trimestriel de notre chère tête blonde (qu’il préfère enfouir sous les fleurs). De une à plusieurs planches, le cadre narratif est libre et point trop strict pour s’adapter à l’histoire illustrée. On rêvasse ? Oui, juste ce qu’il faut, juste à propos. Comme tout album gag, certains font mouche plus que d’autres. Mais dans l’ensemble, Laudec et Cauvin livrent un travail propre et enlevé, avec le zest de malice qu’il faut pour continuer à se renouveler et donc, intéresser.