L'histoire :
En plein cœur de la ville d’Istanbul, la police poursuit une voiture à bord de laquelle se trouvent monsieur Choc et ses acolytes. La course-poursuite est effrénée jusque sur un pont sur lequel la voiture des bandits termine sa course dans le Bosphore. Les plongeurs de la police remontent trois corps, dont celui d’un homme en costume portant un heaume de chevalier. Il ne fait plus aucun doute qu’il s’agit bien de la dépouille de Choc. Au même moment, dans un cimetière anglais, de nombreuses personnes sont venues accompagner dans sa dernière demeure Paul Dawson. L’inspecteur Fixchusset assiste lui aussi à la cérémonie. Avant de partir du cimetière, il remarque une jaguar verte qui semble attendre son départ. Il prend la route tout en réfléchissant à la soi-disant mort de Choc. Il ne croit pas un instant que ce personnage aussi mégalo et narcissique termine de cette façon. Sur la route, il se fait doubler par une voiture de sport rouge. Un peu plus loin, cette même voiture est arrêtée sur le bord de la route, visiblement en panne. Il s’arrête pour aider la jeune femme qui lui fait un signe. Alors qu’il commence à réparer l’écrou de la jante, la jeune femme anesthésie le policier avec un linge imbibé de chloroforme... puis la jaguar verte emporte le corps.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà enfin le troisième volet de ce récit construit sur les origines du fameux méchant mégalomane coiffé d'un heaume médiéval, monsieur Choc. Rappelons que ce personnage a été imaginé par Will et Rosy dans les années 50, pour offrir un contre-poids aussi néfaste qu'invulnérable à leurs héros Tif et Tondu. Les auteurs Stéphane Colman et Eric Maltaite (le fils de Will) donnent enfin toute sa légitimité à ce méchant hors norme, au travers de sa propre histoire complexe. Les fantômes de Knightgraves nous apprend en effet qui est Choc, mais surtout comment il est devenu ce monstre humain aux limites du paranormal. Ce troisième opus conclut le retour sur ses origines en entremêlant plusieurs histoires en même temps. Les auteurs utilisent en effet beaucoup le procédé du flashback pour raconter la jeunesse de Choc et la manière dont il s’est construit cette énigme légendaire. Au dessin, Maltaite insuffle un mélange subtil et très réussi, entre le style de la série-mère Tif et Tondu et un trait plus mature, plus en phase avec la BD du XXIème siècle. Cette maturité graphique couplée avec un scénario plus adulte font de ce triptyque une franche réussite. Les frustrations sont comblées : on en apprend beaucoup sur Choc, comment il s’est construit, mais surtout la raison pour laquelle il cache son visage sous un heaume de chevalier. Le récit tient formidablement bien la route depuis le début. Il répond aux attentes et permet de clore ce chapitre en trois actes sur Monsieur Choc de bien belle façon.
