L'histoire :
Pour pouvoir partir en vacances tranquillement, la mère d’un cancre discute avec chacun de ses profs et use de tous les subterfuges pour rehausser la moyenne du rejeton.
Un homme pressé et agacé de ne pas trouver de stationnement gare finalement sa voiture devant d’autres et se retrouve avec un véhicule en miettes.
Au sein d’un palais de justice, la qualité des duels verbaux opposant deux avocats donne lieu à une retransmission télévisée hyper médiatisé, qui ne se soucie guère du sort de l’accusé.
Partie faire des clichés publicitaires pour des petits beurres, une jeune mannequin se retrouve à poil dans la neige, devant plein de monde.
Tout en prenant l’apéro, trois médecins discutent de la mode des médicaments et de leurs noms rigolos.
Assis dans un square, un jardinier subit involontairement une propagande anti-écolo qui lui vante les mérites de la pollution, des boîtes en conserve, du nucléaire, de la bouffe synthétique…
Persuadé que les huîtres ont des vertus aphrodisiaques, un cadre dirigeant en fait manger des plâtrées à son assistante, dans le but de la mettre dans son lit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Miguelanxo Prado récidive pour la troisième fois avec ce recueil de 15 histoires (très) courtes de 3 ou 4 pages. Pour chacune d’entre elles, la méthode est la même : Prado s’empare d’un sujet de société un peu aberrant et l’exagère à outrance pour le transformer en une anecdote totalement absurde. A travers ces quelques sketchs, il dénonce nombre de nos travers sociaux, tantôt en faisant mouche, tantôt en passant à côté de l’effet recherché. Si par exemple, Y’a plus de justice (le duel d’avocat) est d’une rare intelligence, beaucoup d’autres auraient mérité une conclusion plus percutante (notamment lorsque les problèmes écologiques sont abordés). Graphiquement, Prado n’innove pas trop par rapport aux précédents volumes. Son style graphique est toujours très caricatural et colle donc parfaitement au sujet. A noter, le détail topographique est un petit bijou d’humour cynique, dénonçant de manière jubilatoire la suprématie de ces béotiens d’américains. A lui seul, il vaut largement le détour !