L'histoire :
Quand sa maîtresse essaie de lire, le chat Crapule vient systématiquement s’installer devant le bouquin, pour ronronner. Puis quand il est installé derrière sa tête, il confond la toilette de son poil avec celle des cheveux. Parfois, il s’installe confortablement dans un lavabo, pour une sieste. Et évidemment, pas question d’essayer de tourner le robinet : d’un coup de tête, il en empêche sa maîtresse… ce qui est aussi l’occasion de réclamer une caresse. Un yaourt à manger sur un canapé devient un challenge : Crapule lutte de toutes ses forces pour en avoir, quitte à déchirer le canapé, quitte à renverser le yaourt. Il en va de même avec les croquettes : au doux bruit de leur versement dans la gamelle, Crapule déboule à toutes jambes et il est capable de sortir les griffes pour dévorer le contenu avant même qu’il soit posé au sol. Quand Crapule fait la sieste sur un tas de papelard du bureau, il ne fait évidemment pas attention quand il s’en va que sa queue embarque le câble de l’ordi portable, ainsi que la pile de documents jusqu’alors savamment rangée. Et qu’un oiseau vienne à piailler de l’autre côté de la fenêtre, et ce n’est plus un chat, mais une furie qui s’excite en vain contre le vitre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On a déjà tout dit sur les chats en bande dessinée. Il y a Cath et son chat, 30 ans deux chats, Chi une vie de chat, Chats chats chats, Madame, Sugar, Chats (chez Hugo), sans oublier le Chat du rabbin ou le fameux Chat de Geluck. Les chats sont perfides, attachants, sauvages, mignons, ils ont des moments de débilité, puis dorment pendant des heures sans bouger… On a déjà tout dit, et pourtant Jean-Luc Deglin en rajoute une sacrée couche, avec talent, à défaut d’inspiration… puisqu’on a déjà tout dit. Dans ce second petit recueil de strips, en gaufrier régulier de 4 cases par page, en bichromie noir-bleu-blanc, il met de nouveau en scène des situations du quotidien réunissant un chat et sa maîtresse sans nom, dans leur appartement. Que du très banal, en somme, ronronnerez-vous, à raison. Or le caractère protéiforme dudit félin lui permet de trouver des idées de « gags » pour pas moins de 124 situations… évidemment plus souvent répétitives que totalement nouvelles. Evidemment plus caustiques qu’hilarantes. Deglin a tout de même le sens de l’observation et surtout celui de la restitution graphique, pour saisir la juste psychologie féline et retranscrire le juste comportement du chat dans ces circonstances archi-déjà-vues-connues. Ce second tome s’avèrera donc un indispensable pour tous les lecteurs-trices gagas des chats cro-cro-mignons-foufous-coquins (et il y en a beaucoup). Et il tombera des mains (mais toujours sur ses pa-pattes), sans intérêt pour tous les autres.
