L'histoire :
Ava Troy a été agressée à son domicile par un homme armé. Il s'avère que cet homme n'était mu par aucune raison idéologique, mais qu'un drâme personnel l'a conduit a vouloir assassiner Ava, qui a réussi à le blesser et le faire arrêter. Les ennuis continuent pour la riche et arrogante chef d'entreprise : le siège de Perfect Child est visité en pleine nuit et son système informatique piraté. Alors qu'elle quite les lieux en compagnie d'Ely et d'un inspecteur de Scotland Yard, un homme à moto lance sur eux un cocktail Molotov. Ely saute sur la moto d'un agent du Yard et rattrape le motard, qui profère des slogans religieux contre le business d'Ava. Ely décide donc d'aller au sommet de la pyramide. Elle rencontre Monseigneur Williams, qui a pris des positions publiques contre Perfect Child et soutenu des manifestations contre cette entreprise. Jusqu'où les groupuscules religieux sont-ils prêts à aller pour empêcher Ava de mener son business de procréation assistée ? Ava avoue-t-elle tout ce qu'elle sait ? Quant à Ely, va-t-elle parvenir à mener son enquête tout en gérant les complications de sa vie sentimentale ? La mort de son père continue de hanter l'esprit de la jeune femme, ses sentiments pour Sean ne sont pas clairs. Mais les évènements vont se charger de ramener Ely dans des préoccupations proches du terrain, lorsqu'Ava lui fait une nouvelle révélation.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pas facile pour Joël Callède de faire tourner cette nouvelle série, plus orientée grand public que ses travaux précédents. Le champion du suspense noir et glauque a décidé ici de combiner les ingrédients qui devraient en théorie faire une série policière à succès. Mais la tache est rude et la multitude d'intrigues qui irriguent les pages de Damoclès ne facilite pas l'immersion du lecteur dans cet opus pourtant riche en action. Les souvenirs d'Ely, le retour à la vie de Walt grâce au Blitz, les relations avec Sean, la personnalité d'Ava, de vraies fausses pistes dans une enquête policière aux ramifications multiples : cela fait beaucoup de choses. Chaque sujet est abordé brièvement de manière mécanique, sans réelle logique. On sent que l'auteur se force quelque peu à construire un univers autour de son héroïne. Mais l'évolution des sentiments est trop rapide, les dialogues trop mélodramatiques. On en vient à regretter les propos machos (mais drôles) des collègues bourrus d'Ely dans les tomes précédents. Le travail du dessinateur Henriet, en revanche, ne souffre d'aucune critique, faisant preuve d'une régularité et d'une maitrise parfaites, totalement au service de l'intrigue. Malgré cela, quatre albums n'auront pas suffi à insuffler une réelle vie à ce personnage central, dont les états d'âme manquent de profondeur, et surtout ne sonnent pas juste. Tout comme sont assez peu crédibles les étapes clés d'une enquête qui ne s'encombre pas de réalisme. En tout cas, Callède semble avoir tout fait pour que ce tome 4 soit le dernier, présentant une série d'éléments qui ressemblent à la conclusion d'une série qui avait pourtant bien démarré. C'est dommage, mais somme toute plutôt logique. On encourage le scénariste à retenter sa chance sur une nouvelle série « classique », mais en prenant soin de préserver une spontaniété qui aura cruellement manqué ici.
