L'histoire :
À l’aube de ses 17 ans, Lya se fait renverser par un chauffard. Avant de perdre connaissance, la jeune femme voit une ombre sortir de la voiture puis remonter à bord et s’enfuir sans lui avoir porté secours. Lorsqu’elle reprend connaissance à l’hôpital, elle apprend de son médecin que sa colonne n’a pas pu être réparée et qu’elle devra passer le reste de sa vie en fauteuil roulant ! Quatre ans plus tard, Lya termine des études juridiques et vient d’être acceptée comme stagiaire chez DV associés, le cabinet d’avocats le plus réputé de la ville. Néanmoins, si son choix s’est porté sur ce prestigieux cabinet, ce n’est pas uniquement lié à ses études. En effet, c’est DV associés qui s’est occupé de son dossier et du délit de fuite et elle a récemment découvert que le coupable avait offert une grosse somme à ses parents afin qu’ils gardent le silence et abandonnent les poursuites. Lya compte donc sur sa présence sur les lieux pour retrouver son dossier et le nom de celui qui a bouleversé sa vie à tout jamais. Pour son premier jour, Lya est à la fois bien accueillie par celle pour qui elle va travailler, maître Moraltet, mais également par Adèle la standardiste. Puis elle fait la rencontre de Clément, l’assistant de maître de Villegan, qui se prépare à aller aux archives. Adroitement, afin de jeter un œil à son dossier, elle propose à Clément de l’aider. Hélas, elle découvre que les archives se situent tout en bas d’un long escalier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouvelle série de la scénariste Carbone (La boîte à musique, Les Zindics anonymes) pour les éditions Dupuis, Dans les yeux de Lya se présente comme un polar en huis clos, mettant en scène une héroïne en fauteuil roulant qui va mener sa propre enquête, avec ses propres moyens, pour découvrir l’identité de celui qui l’a rendu paraplégique. Pour ce faire, la jeune femme va entrer comme stagiaire au cœur même du cabinet d’avocats qui a bâclé l’affaire la concernant. Si ce point de départ paraît un peu capillotracté, Carbone réussit à le rendre crédible via la prise d’un pseudonyme par l’héroïne, un stage non rémunéré et un accident remontant à plusieurs années. Après, si les personnages se révèlent attachant – surtout Adèle, Antoine et Lya elle-même – cette première partie reste particulièrement classique, aussi bien dans son déroulement que dans ses rebondissements. Il faudra donc patienter jusqu’à l’album suivant pour découvrir si l’intrigue mue vers quelque chose de plus surprenant. Aux dessins et aux couleurs, on retrouve Justine Cunha, dont il s’agit de la toute première BD. Première œuvre oblige, on constate quelques maladresses notamment dans les proportions et dans le choix de certains angles et plans-séquences. Les cases et images donnent aussi souvent un sentiment figé. Heureusement, ces imperfections n’empêchent pas le plaisir de lecture. Reste à voir ce que donnera la suite…