L'histoire :
En ce 16 août 1815, à quelques kilomètres de Turin, capitale du Piemont, les cloches de l’église de Châteauneuf résonnent. La famille Bosco, du hameau de Murialdo, les « Becchi » comme ils sont surnommés, baptisent leur troisième enfant, Jean. Quelques années plus tard, le père qui est laboureur, meurt emporté par une vilaine grippe. Les temps qui suivent sont durs et Marguerite, la mère de famille, ne cesse de prier Dieu pour qu’il les protège. Jean est si éveillé que Marguerite se demande si ce n’est pas un devoir de le faire instruire. Antoine, l’aîné, ne voit pas cette proposition d’un bon œil : il considère que son frère doit aider aux travaux de la ferme. Cependant trois mois plus tard, Marguerite demande au curé Don Lucqua de lui dispenser quelques cours.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
80 ans après sa première édition, les éditions Dupuis éditent un fac-similé de leur troisième livre qui fut à l’époque l’un de leur plus grand succès (150 000 exemplaires). Pour appréhender cette BD patrimoniale, il est important de garder en mémoire certains éléments du contexte historique. A cette époque (1941), la Belgique est occupée par les allemands. La famille Dupuis, de fervents catholiques, veut renforcer le moral de la jeunesse du pays. L’un des beaux-fils de Charles Dupuis propose de publier l’hagiographie de Don-Bosco. Ce prêtre italien, qui a vécu entre 1815 et 1888, fut canonisé en 1934 pour avoir voué sa vie à l'éducation des jeunes enfants issus de milieux défavorisés. C’est Jijé de son vrai nom Joseph Gillain, auteur de Jerry Spring, Spirou (Les chapeaux noirs), Valhardi, qui sera chargé de cette commande. En 1950, il redessinera entièrement cet album et proposera une version couleur de cette fresque religieuse. Aujourd’hui, cette BD emprunte de bigoterie, pleine de bonnes intentions, peut apparaître surannée pour le jeune public. Jijé a dessiné cette première version de Don Bosco à la plume : les jeux de lumières et d’ombres sont réalisés avec de minutieux traits hachurés. Au fil des pages, on voit l’évolution du dessin de jijé qui devient de plus en plus détaillé. Pour de nombreux auteurs comme Lambil ou encore Derib, Jijé demeure un des pionniers et une référence de la BD franco-belge avec un trait abouti. Cette réédition au format à l’italienne bénéficie d’une postface avec de nombreux documents d’époque et d’un fourreau.