L'histoire :
En arrivant sur le territoire américain, le jeune Ethan Ringler, moitié indien, moitié anglais, est devenu agent fédéral, infiltré au sein de l’organisation criminelle de Van Rhinelander. Il s’est habilement tiré de ce double jeu, pendant quelques années, jusqu’à ce qu’il soit amené à exécuter Prinston, le chef des fédéraux, à bout portant. Mais ce jour là, ce n’était pas encore cet acte qui l’avait le plus abattu : il a également appris que Caitlyn, la jeune violoniste dont il est éperdument amoureux, a joué elle aussi double jeu : elle est sa sœur, s’appelle Anïs et vient de repartir pour l’Angleterre. Les choses ne seront définitivement plus comme avant. Van Rhinelander sort de taule et demande des comptes auprès de Snek quant à l’absence de sa famille… Un nouveau chef, Neelsen, est nommé chez les fédéraux, plus expéditif… plus douteux aussi. L’intégrité de Pas-de-plume, l’ami indien d’Ethan, est en cause : Ethan a la charge de le retrouver et de l’amener à s’expliquer. Les méthodes radicales de Neelsen forcent Ethan à choisir son camp. Il sera ensuite amené à faire un voyage riche en révélations jusqu’au vieux continent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Stupeur et affliction : avec ce tome 5, Ethan Ringler s’achève ! Le succès n’était-il donc pas au rendez-vous, alors que la série montrait des atouts narratifs et graphiques bien supérieurs au tout-venant ? Nous suivons donc Ethan au cours d’un épisode dense en rebondissements et en révélations, pour lesquels 54 planches ne sont pas de trop. Certes, on sent un petit relâchement graphique dans les planches de Gilles Mezzomo, sans doute émoussé par l’arrêt de la série – et on le serait à moins. Néanmoins, Denis-Pierre Filippi conclue l’intrigue en beauté, comblant de manière cohérente et palpitante toutes les zones d’ombres du scénario. Au stade où nous en étions restés, la double ambivalence d’Ethan n’est en effet plus tenable et l’a un peu éloigné de la quête de ses racines (il est ethniquement moitié indien, moitié anglais ; et civilement moitié mafieux, moitié agent fédéral). Il entreprend donc – malgré lui – de résoudre ses antagonismes, quand bien même cela se fait dans la douleur. Le final nous laisse d’autant plus un goût amer, que notre héros morfle bien plus que précédemment. Mais est-ce vraiment la « fin » ? Un cycle est tout du moins bouclé, puissant et passionnant… mais Denis-Pierre Filippi espère en préambule voir se poursuivre la série sous d’autres cieux. On le souhaite de tout cœur à ses côtés, car on s’est attaché à ce héros et à son parcours initiatique d’une belle maturité narrative et graphique. Par le biais de ce western, Filippi et Mezzomo se sont indubitablement trouvés ; vivement qu’ils récidivent.