L'histoire :
Pour son premier jour d’affectation au sein de la prison de haute sécurité de Templeton Bay, Aleks Vodja n’est pas ménagé par les évènements. Molesté par Skinner, le caïd des gardiens, il est également propriétaire de la bombe lacrymogène qui a servi au meurtre d’un détenu, dans un couloir non vidéo-surveillé. Pire : il est passé dans l’ancienne salle de la chaise électrique juste avant qu’un second taulard ne soit retrouvé assassiné à cet endroit. Deux agents du FBI, particulièrement arrogants, débarquent pour élucider l’affaire. A peine ont-ils pris acte des indices et du déroulé des évènements, qu’ils sont déjà persuadé que le meurtrier est un gardien. Dans ces conditions, les geôliers ne brillent pas par leur coopération lorsqu’ils sont interrogés un par un. Mais l’issue de l’interrogatoire reste vaine. La démence subite d’un détenu s’accusant des meurtres laisse croire un temps à son implication… Puis l’étrange passage de Skinner le soir des évènements, alors qu’il était hors service, le porte aussi au nombre des suspects…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Curieusement, cette seconde moitié de diptyque est moins enthousiasmante que l’excellente mise en bouche du premier volume. D’emblée, l’arrivée de deux enquêteurs du FBI nous plonge dans une certaine perplexité. Non pas que leur présence au sein d’une prison soit incongrue, mais le comportement du plus jeune d’entre eux parait bien outrancier. Macho, violent, sanguin, crétin… L’accent porté sur ce caractère (inadapté à la fonction) dénote avec la cohérence jusqu’alors réaliste de la série. Puis la suspicion portée sur Skinner s’envole en une explication pathos tout aussi désynchronisée avec le personnage. Enfin, la révélation de l’identité du meurtrier n’est ni flagrante, ni spectaculaire, et donne lieu à une longue explication pesante. Bref, Joël Callède a beau multiplier les fausses pistes pour entretenir le suspens, il néglige sensiblement la pertinence finale de son premier diptyque. Or, le dessinateur Gihef fait également relâche côté dessin, alternant les séquences réussies (planche 28) et bâclant parfois totalement certains détails (ex : la main qui tient le marteau p.30). Si globalement le style graphique est régulier, de nombreuses proportions et perspectives auraient méritées quelques coups de gomme (ex : l’angle de la tête de George p.16). De même, certains visages en gros plans sont totalement loupés (Eva p.7 ; Joan p.12…). Mais n’ayons pas la dent trop dure : on se laisse volontiers prendre par l’enquête et on reste curieux de voir comment les auteurs vont désormais faire évoluer leurs personnages au sein de ce milieu particulièrement clos. Pourquoi la belle blonde a-t-elle réagi ainsi en apprenant qu’Aleks était gardien ? Par qui ce dernier sera-t-il houspillé maintenant que Skinner est parti ?
