L'histoire :
Héliotrope a perdu sa couleur bleue. Elle semble apaisée. Plus personne n'a de traces, ni ne se rappelle ce qu'était Héliotrope auparavant. Mais un jour, elle découvre que ses larmes se transforment en cristaux bleus ! Pour enquêter sur ce mystérieux phénomène, sa grand-mère l'emmène au Pôle Nord Est. Et elle lui demande de pleurer. Héliotrope n'y arrive pas. Sa grand-mère a une idée : et si elle lui arrachait un poil de nez ? Lorsqu'elle tire dessus, Héliotrope pousse un cri, mais pas une larme ne coule. Bon, il va falloir trouver une autre solution... La vieille femme dépose un piment langue d'oiseau dans la bouche d'Héliotrope, qui éternue un grand coup. Et à sa grande surprise, sa morve, autant que ses larmes, produisent des cristaux. La grand-mère les récupère. Il faut qu'elles découvrent ensemble à quoi servent ces cristaux. Elles avancent, elles marchent dans le froid, au milieu de carcasses de dieux anciens, et finissent par arriver devant un laboratoire. Elles y retrouvent Aspirine, qui vole au milieu des machines. Et au centre, il y a un garçon un peu dark avec des bagues à tous les doigts. Il s'appelle Yidgor. Héliotrope échange quelques mots avec Yidgor, et propose à Aspirine de partir en voyage avec elle en Crète. La vampire accepte, pendant que le petit garçon va étudier ces cristaux.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le duo Joann Sfar et Benjamin Chaud revient pour une troisième aventure d'Héliotrope. Celle-ci est moins qualitative que les deux autres. D'un point de vue graphique, on retrouve certes le trait fluide de Benjamin Chaud, qui s'inscrit dans la veine directe du dessin de Sfar, en plus soigné. Ça fonctionne, le découpage, très classique, permet une bonne lisibilité de l'histoire. Mais ce qui pêche, c'est le scénario. On sait, depuis le début de la série, que l'histoire est un peu capilotractée, que tout part dans tous les sens et que cela crée un certain style. Pourtant, cette fois, ça n'avance pas. On perd complètement de vue l'objectif de l'histoire (réussir à savoir à quoi servent les cristaux que pleure Héliotrope) et on s'embarque dans une succession de péripéties sans queue ni tête. On croise des monstres de l'espace, un dragon ou des ânes qui parlent, sans que cela ait grand intérêt. Si la série est destinée à un public jeunesse, c'est clairement pour la tranche la plus âgée : quelques passages sont bien sanguinolents et les références ne parleront pas aux plus jeunes. Le personnage s'adresse (trop ?) régulièrement au lecteur, en faisant référence à d'autres ouvrages de Sfar, en plaçant quelques critiques gratuites aux éditeurs, ou encore en tenant des propos... déplacés (« Un arabe du coin »... qui n'est pas vraiment arabe, mais c'est pour vous situer). Cet album anecdotique, parfois gênant et un peu ennuyeux, ne réussit pas à convaincre.