L'histoire :
Cette intégrale reprend les tomes 33 à 36 de la série Jérémiah :
Un gros chien avec une blonde : Alors que Jeremiah cherche Kurdy, capturé par des malfrats, une riche blonde capricieuse tente de l’attirer dans son lit. Entre courses-poursuites et manipulations, l’amitié des deux héros est mise à rude épreuve. Mais face à des ennemis du passé, ils devront jouer serré pour s’en sortir.
Jungle City : Rejetés d’un hôtel huppé, Jeremiah et Kurdy découvrent une ville en proie à une guerre de l’eau. Pris entre deux clans rivaux, ils se retrouvent malgré eux au cœur d’un conflit aux enjeux bien plus grands. Alors que les tensions s’exacerbent, leur présence pourrait bien tout faire basculer.
Kurdy Malloy et Mama Olga : Avant sa rencontre avec Jeremiah, un jeune Kurdy trouve refuge chez Mama Olga, une femme étrange parlant à un crucifix. Entre combines et trafics douteux, il tente de tirer son épingle du jeu dans un monde en ruine. Mais à trop jouer avec le feu, il risque d’y laisser bien plus que quelques illusions.
Et puis merde : Privés de motos et poursuivis par une milice revancharde, Jeremiah et Kurdy traversent un désert hostile. Une tornade cataclysmique et un mystérieux sauveur vont bouleverser leur fuite chaotique. Derrière cette tempête de sable, une rencontre inattendue les attend.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis plus de quarante ans, Hermann décline son univers post-apocalyptique à la frontière du western et du cynisme absolu. Ces derniers albums confirment à la fois son talent et une certaine forme de répétition narrative. Dans Un gros chien avec une blonde, l’intrigue tient en haleine malgré un schéma classique : Jeremiah mène l’enquête pour retrouver Kurdy, embarqué malgré lui dans une embrouille. L’humour pince-sans-rire et le décor kitsch – amplifié par les magnifiques aquarelles de l’auteur – en font un épisode plaisant. Jungle City reprend la mécanique bien rodée de la série : une ville gangrenée par un despote, des magouilles, et Jeremiah et Kurdy qui s’en mêlent sans rien changer au désastre ambiant. Si le dessin demeure magistral, quelques maladresses graphiques laissent percevoir un certain essoufflement. Kurdy Malloy et Mama Olga prend le contrepied en revenant sur la jeunesse de Kurdy. L’histoire explore les origines du personnage, sans pour autant livrer toutes les réponses attendues. Enfin, Et puis merde témoigne d’une série en roue libre : Hermann s’appuie sur ses codes, sans trop forcer l’intrigue. Mais il parvient toujours à captiver, notamment grâce à des dialogues ciselés et une mise en scène qui, bien que plus lâche qu’autrefois, conserve un charme indéniable. Jeremiah continue d’exister, porté par un auteur qui, malgré quelques faiblesses, reste un maître du genre. Bon pied, bon œil, le patron reste aux commandes malgré tout.
