L'histoire :
Koragatsu, rônin de son état, gagne péniblement sa vie. Un jour, une femme lui fait passer un keisho. C'est un message pour lui rappeler une dette contractée il y a longtemps (cf. tome 5) et qu'il lui faut maintenant honorer. L'heure de sortir les katanas est venue. Enchaîné par l'honneur, il retourne donc sur la montagne, à l'ancien château des Kasumi, devenu le royaume de Yama-no-kami, un univers de femmes où l'homme est un ennemi à abattre. Un seul, Koragatsu, a survécu aux chasses de ces amazones nippones. Seulement, la mère, maîtresse des lieux, ne l'a pas mandé. Il s'agissait pourtant bien d’un appel au secours discret de la part d'une guerrière. La liberté limitée offerte dans ce refuge ne suffit pas à ces femmes et, pour satisfaire leur soif de liberté, elles sont prêtes à introduire le vers dans le fruit... Une d'entre elles doute de la pertinence de cette conspiration et a appelé le rônin. Sa présence va déclencher les évènements…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série de très haute facture des aventures de Kogaratsu comprend désormais un 12e opus (11 tomes + un épisode zéro) après une attente de six ans, qui a du sembler interminable à ceux qui suivent le travail de Michetz et Bosse. Pour la première fois depuis longtemps, le scénario – millimétré, comme d'habitude – fait appel au riche background développé dans les albums précédents (ici au 5e album de la série, Par delà les cendres). Le sujet évoqué, la liberté et son coût, transparaît clairement au travers de la narration d'une histoire qui reste passionnante en elle-même. On peut lire cet album comme on regarde Les sept samourais ou un western : les dialogues font mouche et les rôles sont clairement établis. Mais, comme dans un bon western, l'histoire est transcendée par quelques personnages d'une ampleur rare : le personnage de Sada, traîtresse honnie, femme amoureuse et incomprise fait un second rôle de premier choix. Que dire des qualités graphiques de cet album ? Le dessin est toujours aussi splendide et la mise en page reste particulièrement soignée. Le travail de Michetz et Bosse est une nouvelle fois magnifique et mérite une place de choix dans votre bibliothèque.