L'histoire :
Anton Witkowski habite une banlieue pourrie, avec sa mère et son père, dans la cité des « Oiseaux ». Il a 18 ou 19 ans et doit passer son bac. Mais il s’en fout, du bac. Il s’en fout parce que ce qu’il veut, c’est se barrer de cet endroit, quitter cette vie minable, gagner du fric, un max de fric pour s’échapper de cette putain de décharge. Et ce n’est pas un diplôme pour le chômage qui va l’en faire sortir. Ce sont ses poings. Il en a l’intime conviction et tout le monde le lui dit. Tout le monde, sauf son père qui ne veut pas en entendre parler. Ce dernier refuse que son fils fasse un boulot de chien, d’esclave. Alors il ne reste plus qu’une solution à Anton. Il part, du jour au lendemain, vivre sa vie. Il quitte sa famille, son pote Mo pour se faire entraîner à la boxe par Marco, un coach local. Il a la rage de gagner, il va leur montrer. En quelques années, il devient champion du monde de sa catégorie. Mais il se retrouve aussi dans le box des accusés, pour un délit encore non dévoilé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Baru, avec deux prix du meilleur album au festival d’Angoulême pour Quequettes Blues, en 1985 et L’autoroute du soleil, en 1996, entre à coups de poings dans la collection Aire libre de Dupuis. Au scénario, au dessin et épaulé par Ledran pour la couleur, il diffuse, à travers son personnage, une énergie vibrante et puissante. Anton à la haine et la fureur de vivre. Il met en jeu sa vie à chaque instant, flambe tout – argent, filles – vit démesurément, atteint son but… et nous électrise ! On ne peut qu’admirer le talent avec lequel l’auteur réussit à exprimer cet élan, ce besoin de vie, plus fort que tout. De l’énergie, son enragé en déborde. Ce trop plein se communique au lecteur qui, du coup, a des envies de baston, de faire mordre la poussière aux obstacles du moment. Son dessin n’est pas parfait. Ses traits son irréguliers. Mais, graphiquement, cette même puissance habite les cases, à travers le regard souvent halluciné du jeune homme. De la rage à l’état pur. Raaargn !