L'histoire :
A l’intérieur d’un vieux coffre de corsaire découvert dans un grenier, on retrouve des livres de bord, des lettres et des effets personnels ayant appartenus à Yann de Kermeur, corsaire de légende surnommé l’Epervier, ayant sévit sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI. Né à Brest en 1715, le jeune Yann profite de l’éducation prodiguée par le comte de Kermellec, après que son père ait été tué en duel. Puis il suit sa mère jusqu’en Guyane, lorsque cette dernière décide de se remarier avec un riche planteur de canne à sucre. Minée par les fièvres, sa mère décède 6 mois après leur arrivée. Orphelin, Yann est alors éduqué pour moitié par des jésuites et par moitié par les indigènes. Il noue alors une indéfectible amitié avec le jeune Cha-Ka, un enfant de son âge. Puis en 1728, alors qu’il retourne en France pour ses études, son navire est attaqué par des pirates. Son sens de la survie l’oblige à s’intégrer pour quelques années à l’équipage pirate et à y tisser de nouvelles amitiés : Main de fer, Caroff, Pisse-Roide. Si cette expérience lui prodigue un goût certains pour les exploits, il y acquiert surtout un savoir-faire inouï en tant que navigant et en tant que meneur d’hommes. La troupe de flibustiers finit un jour par être anéantie par l’armée du Roi, et Yann se retrouve galérien, marqué à l’épaule de la fleur de lys, au fer rouge…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En janvier 2005, se clôturait le premier cycle de l’Epervier, série d’aventure qui n’a rien à envier aux Passagers du vent, autre série culte du 9e art. Entièrement aux manettes de ce petit chef d’œuvre, Patrice Pellerin a pris soin d’ancrer la vie de son personnage dans un authentique passé historique, rattaché à l’Histoire de France et à ses conquêtes coloniales. Si les 6 tomes de la série nous avaient déjà bien présenté le personnage de Yann de Kermeur, cet ouvrage hors série de 62 pages revient sur de nombreuses anecdotes. Présentées comme une biographie chronologique, ces bouts de vie en pointillé révèlent un peu plus encore l’essence même du héros. Ce faisant, Pellerin livre ici une partie de la documentation rigoureuse dont il s’est inspiré pour la construction de sa fiction. Tantôt ce sont des photos de maquettes de « la Méduse » (par Eric Lémaillet), inspiré de « la Renommé », authentique vaisseau du XVIII (Plans de Jean Boudriot). Tantôt les clichés de la rade de Brest à l’époque et de ses fortifications (photos d’Albert Pennec). Mais avant tout, ces Archives secrètes sont commentées et cautionnées par les notices de l’historien Alain Boulaire et de l’archéologue Yannick Le Roux, qui éclairent le contexte économique et politique de l’époque. Pellerin nous gratifie également d’une douzaine de planches inédites en bande dessinée. On découvre ainsi en 5 séquences : la mort en duel du père de Yann, un commando pirate sanglant, l’origine de sa cicatrice sur l’œil (un coup de patte de jaguar), la rencontre de Marion, et un abordage victorieux. Enfin, Pellerin délivre d’ultimes indices sur le cadre des aventures du prochain cycle de l’Epervier (tome 7 à paraître : la Mission), a priori en route pour la belle Province québécoise…