L'histoire :
A bord du train de déportés, Spirou et les enfants se demandent ce que le sort leur réserve. En discutant avec les autres passagers, ils apprennent que le train se rend dans un camp de travail en Silésie. Certains acceptent le sort qui leur est réservé, tandis que d’autres refusent de se soumettre aux nazis. Spirou réalise alors que tous ces gens marqués d’une croix jaune vont vers l’Est pour bien autre chose qu’un camp de travail. Il pense à s’échapper du train avec les enfants mais les portes étant fermées, c’est par la fenêtre qu’il faut agir. A l’aide du petit couteau de Lucien, il parvient à déverrouiller le carreau. Le train ne roule pas très vite, la lune va lui permettre de voir où sauter. Au signal, Spirou tenant Suzanne et P’tit Louis sautent au passage d’un petit pont et terminent la tête dans le ruisseau. Ils s’en sortent avec quelques égratignures et un bon mal aux fesses. Ils remontent alors sur la voie et la suivent dans le sens contraire de la direction du train. Le lendemain, ils atteignent une route et font du stop. Ils ont la chance de tomber sur un livreur de lait qui les emmènent en direction de Namur. Un peu plus tard, Spirou et les enfants descendent de la camionnette en pleine campagne. Il les conduits dans un petit paradis, la ferme d’Anselme et Ernestine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième volet des pérégrinations de Spirou et Fantasio durant l’occupation allemande entame un virage certain vers la fin de ce conflit sanglant. L'auteur Emile Bravo construit son récit de façon chronologique, au rythme des avancées des alliés et des rebondissements des deux héros « malgré-eux » que sont Spirou et Fantasio. Ils participent à leur façon à la résistance belge face aux allemands, parfois de plein gré, mais aussi parfois sans vraiment avoir conscience que leurs actes sont dignes de faits de Résistance. Spirou reste le plus naïf des deux compères, n’agissant que pour le bien d’autrui ; et surtout il est bien résolu à ne tuer personne. Emile Bravo développe son histoire en l’imprégnant des terribles conséquences de la guerre et de l’occupation allemande. Il montre les déportations au travers de Spirou qui se retrouve ainsi dans un train de déportés, en compagnie de deux enfants juifs. Il parle de la Résistance au travers de Fantasio qui, à sa façon, tout en poursuivant le petit théâtre ambulant, fait sa part contre l’occupant. La Résistance s’installe donc au fur et à mesure que les alliés progressent. Emile Bravo prépare désormais le quatrième et dernier volet de cette grande aventure du célèbre duo belge. Son trait très classique, « très belge », comme pour les deux premiers tomes, accompagnent son récit de main de maître. Une question reste toujours en suspens cependant : que devient l’amour de Spirou, Kassandra ?
