L'histoire :
Par une froide journée d’hiver, Spirou et son écureuil Spip viennent en aide à une petite fille, Suzanne, qui pleure dans la rue. Son frère, p’tit Louis et ses copains ne veulent pas d’elle dans leur bataille de boules de neige. Spirou raccompagne donc la petite fille jusqu'au terrain vague dans lequel jouent les garçons. C’est la guerre, chaque camp se lance des boules et ce n’est pas un jeu pour les filles. Spirou explique à p’tit Louis et aux autres que la guerre est loin d’être un jeu amusant. Pour le moment, la Belgique reste neutre dans le conflit, mais il se pourrait que ça change. Finalement, Spirou demande à la jeune fille à quoi elle aimerait jouer... et c’est la bataille de boules de neige qu’elle trouve le plus amusant. Spirou cède, lui aussi, et se met à rentrer dans le jeu des boules de neige. Chacun lance sur l’autre jusqu'à ce que Suzanne prenne une boule sur la tête avec un caillou dedans. Spirou, cette fois, tente de stopper ce jeu, mais la réplique plus rapide que prévue envoie une boule de neige énorme par dessus la palissade, s’écrasant sur le casque d’un policier. Une attaque en règle pour son collègue, qui trouve une brique cachée à l’intérieur de la boule. Spirou est aussitôt arrêté et emmené au commissariat, considéré responsable d'agression caractérisée sur un policier...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Le journal d’un ingénu, Emile Bravo présente un nouveau récit des aventures de Spirou et Fantasio. Ce récit, déjà très conséquent, va se découper en quatre parties dont la première situe l’action dans la ville de Bruxelles des années 40, à la vielle de l’occupation allemande. Cette première partie rassemble plus de 90 pages enluminées par un dessin très classique, proche de la ligne claire du Tintin des années de guerre, dont l’auteur n’a de cesse de faire des clins d’œil amusant au fil des pages. Emile Bravo reste ainsi fidèle à son style mis en place dans son premier Spirou. Les décors sont nombreux, très réalistes, l’ambiance de l'avant-guerre est littéralement posée et l’on plonge facilement dans cette aventure épique car pleine de rebondissements. L’auteur dépeint admirablement cette période difficile, en abordant de nombreux sujets comme la détresse de la population, l’exode, le communisme et la discrimination des juifs. L’humour a heureusement sa place, notamment au travers du clown Auguste de la série, Fantasio : enjoué, burlesque et surtout gaffeur. Spirou, quand à lui, reste plus posé, malin mais toujours bienveillant. Il n’a de cesse de faire remarquer que la guerre est une abomination. De fait, l’auteur insiste sur la noirceur des soldats allemands en les marquant graphiquement d’un noir appuyé. Cette première partie enchante et met en appétit pour les trois autres à venir...