L'histoire :
En juillet 1873, trois hommes rendent visite au Vicomte Richard de la Ruquerie, en son manoir normand. Ils le savent endetté et exercent un petit chantage pour qu’il mette son expérience en matière d’expropriations terriennes à leur service. Richard est aigre. Il se souvient de ce qui l’a mené là. Tout a commencé bien des années auparavant, le jour où Amélie, l’amour de sa vie, lui avait annoncé son mariage avec… son frère ainé, Charles-André. Richard était resté d’autant plus rageur que ses parents avaient particulièrement appuyé ce mariage « de raison ». Un scandale lors d’un dîner officiel réunissant les deux familles, et Richard était devenu le frère honni. Son père l’avait quasiment banni de Normandie, en l’envoyant « s’endurcir » chez son oncle en Angleterre. Son cousin Edward, avec lequel Richard s’entendait fort bien, lui avait heureusement offert des perspectives plus aventureuses : conquérir la Californie ! Richard s’était ainsi retrouvé sur le vaste nouveau monde, à l’époque de la conquête de l’Ouest, à exercer ses talents naturels de diplomate pour négocier le rachat de terres à de pauvres bougres. Il avait ainsi rencontré Garth Booth, un entrepreneur qui lui avait proposé de participer à la construction du premier réseau ferroviaire américain…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En préambule, le coscénariste François de la Ruquerie informe le lecteur sur ce qui a inspiré cette fresque historique en devenir : elle est partiellement inspirée de la vie authentique du bisaïeul de son épouse… qu’il a réinterprété et extrapolée sous son patronyme à particule. Avec la collaboration de Stéphane Beauverger, il nous livre donc le périple aventureux et contraint d’un certain Richard de la Ruquerie, hobereau normand sous le second Empire, que la situation familiale tourmentée a poussé jusqu’en Californie à l’époque de la conquête de l’Ouest. Ce héros charmant, idéaliste et sensible participera dans ce récit à la construction de la première ligne transversale de chemin de fer – un classique en matière de western – connaitra l’amour dans les bras d’une chanteuse de cabaret – un autre archétype – et ne perdra pas ses idéaux… Rien n’est original, mais on se laisse néanmoins prendre par le romanesque de l’affaire, car les moyens mis en œuvre sont sérieux. En effet, au dessin, Elvire de Cock ne lésine pas sur la reconstitution documentée, les paysages en cinémascope, les lumières rasantes du soir et les envolées de pétales cadrées au ras-du-sol. Les dialogues sont soignés, le contexte historique semble réaliste… Le divertissement est donc au rendez-vous. La bonne nouvelle, en ces temps de « crise » faisant la part-belles aux méthodes marketing subtiles, c’est que le second tome est déjà annoncé pour le mois d’avril 2015…