L'histoire :
Au bar « L'alegria del amor », Théo continue de raconter la vie de ses amis photographes Tina Modotti et Edward Weston, à l’intention de Miguel, son chauffeur de taxi. A l’époque, ne supportant plus d'être éloigné de ses enfants, Edward retourne à Los Angeles, pour revoir sa progéniture, mais aussi pour s'éloigner de Tina pendant quelques temps. Le photographe a en effet de plus en plus de mal à supporter de la voir passer de lit en lit. Le jeune homme espère encore secrètement, en vain, qu'elle lui devienne fidèle. L'absence d’Edward laisse un grand vide dans la vie de Tina. Elle ne trouve pas l'inspiration pour réaliser ses clichés et a l'impression que ses jours passent au ralenti. Elle écrit des lettres à son amant et comble du comble, décide de ne plus coucher avec qui que ce soit pendant son absence. Pour fêter l'entrée dans l'année 1925, Tina et ses amis révolutionnaires passent la soirée ensemble, mais sans Edward à leurs côtés. Ils se rendent alors compte que leurs conversations n'ont pas le même intérêt qu'en présence du photographe. Peu après, Tina confie à son ami Théo qu'elle doute. Aucun de ses clichés ne lui plait et surtout, elle est à court d'argent. Elle accepte donc de travailler dans une épicerie, alors qu'elle était initialement venue à Mexico pour être libre et prendre des décisions audacieuses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette seconde partie de diptyque sur la véritable histoire d'un couple de photographes vivant à Mexico dans les années 1920, le scénariste Denis Lapière reprend avec le départ d’Edward. Pour ce personnage, il s’agit de revoir ses enfants, mais aussi de fuir sa compagne, en raison de ses infidélités. Or le départ du jeune homme permet à Tina de se rendre compte à quel point il est important dans sa vie. L'auteur nous laisse alors penser que la photographe est prête à changer et à tenter de devenir fidèle. Mais n'est-ce pas trop tard ? N'a-t-elle pas déjà perdu l'amour d’Edward ? On suit donc avec attention la conclusion de cette histoire d'amour, sur fond de révolution mexicaine. Comme pour le premier tome, la suite reste fraîche et agréable, la découverte des protagonistes en moins. Toutefois, n'espérez pas de nombreux rebondissements ou scènes d’action : il s'agit avant tout ici d'une tranche de vie d'un couple partagé entre l'art et l'amour. La lecture est donc assez limpide, mais n'en reste pas moins très intéressante. Les dessins de Ruben Pellejero, d'apparence assez simple, se révèlent néanmoins très expressifs et donnent toute leur ampleur aux sentiments des personnages. Un diptyque frais et agréable, comme sait les concocter la collection Aire Libre…