L'histoire :
Septembre 1969... La réception donnée par Maggie Van Zuylen, une amie proche d'Aristote Onassis, bat son plein. À l'écart de l'effervescence, Sophia Laria Kalogeropoulos, plus connue sous le nom de « La Callas », regarde un film avec Ingrid Bergman devant la caméra et Roberto Rosselini devant. Ce film parle de deux solitudes, de deux incompréhensions qui, lentement, se rapprochent. Elle est interrompue dans son visionnage par l'arrivée remarquée de Richard Burton et d'Elizabeth Taylor, le couple mythique d'Hollywood rongé par l'alcool et pisté par les tabloïds. Le star aux yeux violets tourne The Only Game in town sous la direction de George Stevens. Burton et La Callas parlent cinéma et évoquent le futur rôle de La Callas dans le Médée signé Pier Paolo Pasolini. D'ailleurs, où est Pier Paolo ? Il devrait être là. Le cinéaste de L'évangile selon Saint Mathieu et de Théorème est occupé par d'autres affaires. des affaires de cœur. Il tente de raisonner son amant, l'amour de sa vie, Ninetto Davoli. Celui-ci est désormais amoureux de Patrizia. Au comptoir, deux hommes apostrophent Pasolini en l'insultant pour son orientation sexuelle. Pas facile d'être homosexuel dans l'Italie des années 60 ! De son côté, Maria Callas s'impatiente. elle vient de clore le chapitre avec l'armateur grec Aristote Onassis, qui l'a délaissée pour Jackie Kennedy. Elle doit tourner pour lui et son Médée, un rôle qui pourrait bien lui offrir une consécration dans le 7ème art !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Mon histoire, c'est l'histoire d'un amour, ma complainte c'est la plainte de deux cœurs, un roman comme tant d'autres... » Cet album scénarisé par Jean Dufaux et illustré par Gabriele Briotti pourrait bien répondre aux paroles de cette chanson de variété du temps jadis. Ces deux monstres sacrés, icônes de leurs arts respectifs, aux cœurs perdus et éperdus, se retrouvent. Elle a le sentiment d'avoir un rôle secondaire, délaissée par celui dont elle était amoureuse, Aristote Onassis. Pasolini est désemparé... son grand amour le quitte pour une femme. Ces solitudes se télescopent dans un climat tendu où la violence (les années de plomb en Italie, la criminalité dans les favelas...) et les scandales ne sont jamais loin. Jean Dufaux, amoureux du cinéma et de son âge d'or, délivre toute sa verve pour raconter la puissance de cet amour platonique, impossible et non consommé. La fascination réciproque emporte tout sur son passage, dans un tourbillon d'émotions et de passions. Leurs vies s'entrelacent, même au milieu des obstacles qui les séparent. Le dessin de la jeune dessinatrice italienne Sara Briotti capte l'essence des personnages et de l'époque, créant une ambiance visuelle captivante. La Callas, comme Pasolini, Burton ou Tayllor sont criants de réalisme et de vérité. Cette collaboration devrait se poursuivre avec un album commun se déroulant à Rome, La Ville Éternelle où l'amour est à chaque coin de rue.