L'histoire :
Ptolémée XIII est un pharaon despotique et cruel qui entend régner en maître sur la haute et la basse Egypte. Un seul souci vient perturber son ambition : sa sœur Cléopâtre, qui revendique également le trône. Chassée d’Alexandrie, elle complote à présent pour renverser son frère et cette menace rend Ptolémée quasiment dément. Désireux de conserver sa souveraineté, ce dernier s’entoure de toutes sortes d’oracles et de compétences plus ou moins utiles pour contrer sa sœur ennemie. Dans cette optique, il fait mander Rahotep, un « liseur de songes » très réputé à Thèbes, une ville traditionnelle du sud. Le métier de ce dernier consiste à interpréter les messages des dieux, à travers les rêves que lui racontent ses « clients ». Contraint d’accepter, Rahotep se rend donc à contrecœur à Alexandrie, en compagnie de sa sœur Tiy. Il profite néanmoins de ce contact privilégié avec le pharaon pour négocier la restauration des temples en basse Egypte contre ses services. Evidemment, dans ces conditions, les rapports entre les deux hommes sont on ne peut plus tendus. Des traitres dissimulés dans l’entourage de Ptolémée tentent alors de détourner les compétences de Rahotep au profit de Cléopâtre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette Dernière reine qui est mise à l’honneur, c’est bien entendu Cléopâtre, célèbre de nos jours mais rayée à l’époque de l’Histoire officielle. Entre fiction et authenticité, le scénariste et romancier Patrick Weber livre sa version de cette icône romantique, via une enthousiasmante plongée dans l’Egypte antique. Weber est en effet l’un des spécialistes du polar historique dans le 9e art : il est l’auteur de plusieurs romans aux éditions du Masques et surtout (pour ce qui nous intéresse) de 3 séries BD : le polyptique Fils de la Louve ainsi que 2 polars dans la collection Dédales des Humanos. Il parvient ici à trouver une sorte de juste milieu entre le ton pragmatique de l’intrigue politique dans la tradition du « péplum » et celui plus ésotérique de la mythologie. Ainsi, il ne parait pas absurde de voir les humains rencontrer des avatars divins zoomorphiques en un même contexte (chat, python, crocodile…). Le dessin est assuré par l’italien Giancarlo Caracuzzo sur un style réaliste très correct, tout à fait lisible, mais peut-être trop… « automatique ». En clair, son style révèle un véritable savoir-faire graphique, un talent certain, mais il manque cruellement de caractère et de finitions. A noter, cette nouvelle série paraîtra à raison de deux albums par an ; le tome 2, Le scorpion de Karnak, est d’ailleurs déjà annoncé pour août 2007.