L'histoire :
Après avoir créé tous les animaux qui peupleront la Terre, Dieu se met à choisir leur lieu et leur mode de vie. Les poissons vivront dans l’eau, les oiseaux peupleront les airs, les serpents glisseront et fileront sur le sol, les taupes évolueront sous terre et la forêt sera parcourue par loups, sangliers, renards, blaireaux, chevreuils, cerfs… Parmi les habitants de la forêt, le cerf, justement, sûr de lui, estime qu’il est l’animal qui possède le plus de qualités et qu’il mérite donc d’être nommé « Roi de la forêt ». Il s’en va donc voir le Tout-Puissant afin de lui faire sa demande. Avant d’accepter, Dieu questionne sa création concernant sa capacité à être respecté par les autres animaux… Le cerf, certain de sa suprématie, assure alors qu’il saura aisément se faire entendre et aimer de son peuple. Enfin, il demande à bénéficier d’un signe distinctif qui montrera aux autres qu’il est bien leur souverain ! Le très-haut accepte ainsi sa demande et lui offre même deux belles branches de chêne pour orner sa tête de roi de la forêt. Or, malgré sa confiance, le cerf n’arrive pas à se faire écouter et respecter du loup. Il se voit même contraint de fuir pour ne pas servir de repas à l’animal. Furieux d’avoir offert un titre à quelqu’un qui ne le mérite pas, Dieu décide que le cerf sera désormais vaniteux et peureux, comme il en a la vision. Et pour finir, il fait sécher les branches qu’il a offertes à l’animal. Si bien qu’il ne lui reste plus que les bois…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
S’éloignant de la Gaume (où il vit) et des Ardennes, Jean-Claude Servais se lance dans une série d’albums mettant chacun en scène un animal différent. Après avoir mis à l’honneur le goupil roublard lors du premier album, l’auteur nous livre cette fois-ci une fournée d’histoires courtes mettant en scène le roi des forêts : le cerf. Fort de 16 historiettes de 2 à 11 pages, cet album propose à la fois des légendes autour dudit animal (Diane et Actéon, Cernunnos, Cierva la blanche…) comme des récits de fiction mettant en scène une famille à suivre en plusieurs parties, à la manière d’un fil rouge. C’est l’occasion, comme souvent pour Servais, de montrer la beauté de la faune et de la flore. Mais c’est également pour lui l’opportunité de parler de la chasse, de son utilité comme de sa barbarie ou de ses abus. Bref si la qualité des récits est en dents de scie, l’ensemble est plaisant à lire et à découvrir, que ce soit d’une traite ou de manière épisodique. Enfin, plus que les scenarii eux-mêmes, la force de l’album vient de la sublime mise en images du dessinateur. C’est avant tout la nature, le personnage principal des récits et ça se ressent tout au long des pages. Pour conclure son second album, Servais propose les huit premiers chapitres de La merveilleuse histoire du grand cerf de Freyr d’Adrien de Prémorel. Un extrait enrichi de jolies illustrations de l’auteur. L’ensemble est toujours mis en couleurs par Guy Raives.
