L'histoire :
Christina et Justin ne sortent pas indemnes de leurs nombreuses mésaventures au pays de la ruée vers l’or nordique. Un peu dépassé par les évènements, et assurément par lâcheté, Justin a pris la tangente pour renouer avec son passé de gangster. A Dawson City, Christina se retrouve donc seule avec deux fillettes à éduquer, Alison (10 ans), et Bonnie qui vient juste de naître. Lew Frane, lui, a abandonné tout espoir de reconquérir son ex-épouse. Un soir, il livre à son ami Robert Lynch le récit du drame qui les a séparés : par un concours de circonstance abracadabrant, il a tué leurs deux enfants. Robert s’emploie de son côté à réunir la petite famille et décide tout ce petit monde à se stabiliser. Pour cela, il achète une véritable fortune une concession de prospection d’or. Heureusement, le claim s’avère fructueux et l’investissement est vite rentabilisé. Il en profite au passage pour séduire Jane, l’ancienne femme de Lew. Beaucoup plus tard, après moult rebondissements (spoiler), ils seront les véritables tuteurs de Bonnie, qui deviendra une très séduisante jeune femme. Dans la ligne de mire amoureuse de cette dernière se trouvera Taima, le fils de Hakina, l’ancien guide indien…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce troisième et dernier volet, deux trames narratives s’entrecroisent. Premièrement, tout reprend en 1917 (!) alors que Bonnie, que nous avions quittée bébé, est une jeune fille plutôt entreprenante avec un garçon qui ne nous est pas totalement inconnu (voir résumé). Puis le scénariste Philippe Thirault entremêle régulièrement les flashbacks, dans le but d’éclairer telle ou telle situation, reprenant notamment le fil des aventures des personnages principaux là où il l’avait laissé. Côté dessin, Siniša Radović termine de mettre ce mélodrame en dessin, à l’aide d’un style réaliste qui fait la part belle aux grands espaces canadiens. Il n’y a pas vraiment de héros, au sens exclusif du terme, dans cette histoire, qui s’apparente plutôt à la chronique historique qu’à une véritable quête individuelle. Le récit de ces « morceaux de vies » se fait en effet avec détachement (ce n’est pas une critique : c’est un style), voire avec une certaine cruauté de la part du scénariste. Par exemple, après avoir majoritairement relayé, sur les deux premiers tomes, le couple Justin/Christina, Thirault règle leur sort sans ménagement, en à peine 4 cases. Peu importe, nous savons maintenant qui est la fameuse Fille du Yukon. Les hypothèses étaient nombreuses : Christina ? Alison ? Jane/Rozen ? Perdu…