L'histoire :
Christina et Justin se sont enfuis de Seattle pour tenter leur chance dans le Klondike. A cette époque, la fièvre de l’or s’est en effet emparée de nombreux candidats qui cherchent à faire fortune dans cette région inhospitalière du Canada. Ils ont à présent définitivement adopté une jeune orpheline, Alison, dont les parents sont morts de froid. Ils campent alors en compagnie de centaines d’autres prospecteurs, dans le camp de base établi au pied de la terrible Chilkoot pass, également appelée « les escaliers d’or ». Chaque jour, des hommes meurent d’épuisement ou d’accidents sur cette côte mortelle, balayés par le blizzard ou nettoyés par les avalanches. Chaque jour, Justin monte une partie du matériel… et ce rythme exténuant finit par entamer sa santé. Leur ami Lew Frane les aide alors financièrement, en louant les services de porteurs, puis d’un passeur indien, pour convoyer leur matériel à travers le lac Lindeman. Grace au savoir d’Hakina, la petite troupe avance en évitant les nombreux pièges du climat, jusqu’au Lac Benett. Lors d’un approvisionnement au drugstore local, l’intervention providentielle d’un homme les sauve d’une agression. Le hasard veut que ce dernier soit justement le détective payé par le père de Christina pour la retrouver…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la continuité du premier volet, Philippe Thirault poursuit son récit d’aventures tambour battant, mêlant toujours aussi habilement deux thèmes récurrents à son œuvre : la romance et le western, version ruée vers l’or (du même auteur, lire aussi Lucy ou Mille visages). Une nouvelle fois, on prend un grand plaisir à suivre cette équipée glaciaire riche en rebondissements et en évènements. Parallèlement à la progression de la petite troupe à travers les montagnes canadiennes, les destins s’entrecroisent toujours à la perfection, alimentant une narration efficace et haletante. D’un côté le détective tire un trait sur son contrat et s’allie à la troupe ; les anciens acolytes de Justin le rattrapent avec une surprise de taille et font la lumière sur leur contentieux ; enfin, l’indien Hakina s’octroie un rôle de second couteau d’envergure. De son côté, le dessin de Siniša Radović se révèle une nouvelle fois parfaitement approprié. Précis, travaillé, réaliste, il nous plonge véritablement au cœur de l’action, bien qu’il demeure plus à l’aise sur les décors que sur les personnages (on a régulièrement du mal à distinguer les deux moustachus…). Dans le premier épisode, 4 personnages féminins pouvaient revendiquer le titre de Fille du Yukon. Dans cette suite, la naissance d’une petite fille remporte nettement les suffrages. Nul doute que le troisième et dernier épisode, Eldoradores, donnera toute sa dimension à cette nouvelle venue.
