L'histoire :
Cela fait déjà deux semaines que le bureau pour lequel travaille Edwin l’a envoyé à La Vallée, une ville particulière. Depuis, le jeune homme n’a plus aucune nouvelle et ignore ce qu’il est censé faire sur place. Bien que patient, Edwin a de plus en plus de mal à supporter cet endroit bizarre où les gens semblent habillés comme à Mardi gras, où les trams ne bougent jamais et où il n’est pas possible de trouver un simple café. Alors qu’il cherche des réponses dans un tram immobile, il est abordé par une jolie jeune femme émoustillée par ses « Pourquoi ». Prénommée Valéria, elle lui propose de lui présenter quelqu’un capable de répondre à ses questions, à condition qu’il la rejoigne au même endroit en fin de journée afin de discuter. Edwin rencontre alors le Docteur Meylaud, père de Valéria et créateur de La Vallée. Le docteur lui explique que l’endroit qu’il a fondé est un lieu réservé aux gens excentriques ou différents de la norme qui ont ici tout à fait le droit de laisser s’exprimer leur folie. L’explication ne convient pas à Edwin qui envisage de quitter au plus vite ce lieu qui lui fait penser à un asile de fous. Mais la présence de Valéria dans cette Vallée lui fait finalement faire marche arrière. Le lendemain, la jeune femme demande à Edwin d’enquêter en tant que personne « normale » sur une série de meurtres menaçant l’avenir du refuge crée par son père…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Drôle d’OVNI que cette nouvelle série ! Dans un univers complètement loufoque où le supermarché du coin vend du thé au café ou du fromage de chèvre goût café, plutôt qu’un vrai café et où un tram fait visiter la ville sans bouger, des crimes tout aussi absurde perturbent l’équilibre de la communauté. C’est alors à Edwin, le personnage principal estampillé « normal », d’enquêter sur le décès d’un facteur mort de peur au sommet d’un arbre ; ou encore sur celui d’un gars surnommé « l’hommémotion », mort écrasé suite à une chute du rez-de-chaussée. Bref, vous l’aurez compris le scénariste Pascal Forneri nous entraîne dans une enquête policière complètement abracadabrantesque, où Edwin est le seul point de repère cohérent. Aussi perdu que le personnage principal, il nous faut quelques minutes pour réussir à pénétrer cet univers qui part dans tous les sens. Mais à partir du moment où l’on accepte de suivre et de se laisser porter sans essayer d’y mettre de la logique, l’histoire se révèle particulièrement plaisante, en plus d’être très originale. Et rassurez-vous, la raison des meurtres a tout de même un vrai sens qui recentre idéalement l’intrigue. Martin Trystram (l'auteur de Pacifique, chez KSTR) se charge de la mise en image de cette série aussi drôle que folle. Le dessinateur livre un travail moderne et chiadé qui colle très bien à cet univers absurde. On a déjà hâte de découvrir le prochain tome afin de voir ce que cette série pas comme les autres peut donner au long cours…