L'histoire :
Né fils d'un avocat et d'une fille de brasseur du Nord de la France, Maximilien de Robespierre aura quatre frères et sœurs, et une maman qui mourra en donnant naissance à son dernier enfant. Il sera un garçon taciturne, élevé par ses grands-parents qui ne roulent pas sur l'or, et pointé du doigt par ses collègues lorsqu'il entre au Lycée Louis le Grand quelques années plus tard. Élève brillant et très studieux, il sera choisi pour lire un texte de bienvenue à l'arrivée de Louis XVI et de Marie Antoinette dans Paris en 1775. Un hommage qui tournera court, sans provoquer le moindre intérêt du couple royal. Avocat et juge alors qu'il a à peine 25 ans, le jeune homme se distingue par son opposition morale à la peine de mort. Quelques années plus tard, à l'ouverture des Etats Généraux, Robespierre fait partie des députés élus. Il est persuadé que la lecture de Jean-Jacques Rousseau sera une inépuisable source d'inspiration pour ses interventions en tribune, qu'il prépare avec soin. Lorsque Camille Desmoulins prend la parole pour engager le peuple parisien à descendre dans la rue, le jeune député n'est pas encore devenu le Robespierre que les livres d'histoire vont retenir. Un homme qui va choisir d'aller jusqu'au bout, exigeant que des têtes tombent, reniant en partie ses engagement de jeunesse, parce que, comme l'a dit Mirabeau, il croit ce qu'il dit.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouveau volume de la Véritable histoire vraie se heurte de nouveau à tous les écueils de la bande dessinée pédagogique qui ne fonctionne pas. A l'exception des quelques pages introduction sur la vie de Robespierre avant le début de la révolution, l'album est un exercice laborieux de 60 pages presque toutes en neuf cases, bourrées de texte et de dialogues. Le dessinateur Philippe Bercovici ne respire que dans sa toute dernière demi-page, plutôt jolie, mais qui constitue l'exception de cette lecture très lourde. Le récit est beaucoup trop dense, en voulant passer bien trop d'informations, citer trop d'intervenants. La prise de la Bastille tient sur une des huit cases de la page 17, très vite suivie par un nouveau personnage qui monologue. Si on ajoute à cette densité le fait que certains intervenants sont difficilement reconnaissables sous leur perruques blanches, on passe un moment réellement difficile, qui manque totalement de fluidité. Les quelques traits d'humour décalés ajoutés sur un fond historique très violent sonnent faux. On a l'impression que l'auteur et le dessinateur ne se sont pas parlé pour évoquer ensemble comment ils allaient raconter la vie de ce personnage historique inquiétant, fascinant et controversé. Cela dit, l'escalade de la violence en période révolutionnaire est plutôt bien évoquée, et la partie purement bande-dessinée utilement complétée par un épais dossier en fin d'album.