L'histoire :
Cette intégrale réunit des dessins humoristico-absurdes en une case, reprenant parfois des thématiques récurrentes. Dans la série des grandes inventions, il y a entre autre : l’invention tragique du javelot-jokari, le premier prototype de labyrinthe (un mur avec un angle simple… super décevant), l’invention de la mezzanine par l’homme des cavernes (un dolmen), ou la machine à pousser mémé dans les orties…Il y a aussi la grande série des amours impossibles : ainsi Pascal, Berger des landes, haut-perché sur ses échasses, a peu de chance de croiser Annette, spéléologue. Ou encore l’homme-araignée qui a peur de la femme-de-ménage… Ou encore Pavarotti et Juliette (il pète systématiquement l’échelle quand il essaie de grimper à son balcon). Ou des remarques animalières pleines de bon sens : les hérissons ne prennent pas d’air-bags en option dans leurs voitures ; lorsque la girafe les achète toujours avec toit ouvrant. Pour se shooter avec une piquouze, le rhinocéros a besoin d’une perceuse. Et en vrac : Le sculptomaton met 3h à vous faire votre buste. Le départ au révolver pour le sprint des JO pour handicapés n’est pas évident, étant donné que le commissaire n’a pas de bras…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jadis, vers la fin du XXème siècle, Jean-Michel Thiriet et Manu Larcenet étaient collègues-confrères chez Fluide Glacial. Ensemble, ils eurent la super idée de réaliser souvent des petits dessins, qu’on peut aussi définir par « strips en une case », qui confinaient à l’absurde le plus fendard qui soit. En général, une légende et une situation suffisent à déclencher une hilarité aussi franche que soudaine. Les mots de Larcenet expliquent fort bien la démarche : « La méthode est très simple : Thiriet émet une idée et moi, je ferme ma gueule et je la dessine, l’idée ». En complément des mous descriptifs du résumé ci-dessus, pour mieux cerner les influences, on pense à Goosens, Gary Larson, Pifou, Woody Allen, Desproges et les Monty Pythons. Bref, que des cadors du registre. Publiées à droite à gauche, ces dessins firent déjà l’objet d’une première série de 3 recueils, dans la défunte collection Humour libre de Dupuis (entre 1998 et 2000). En respectant les titres de ces trois volumes en un découpage chapitré, cette intégrale au format paysage reprend la totalité de ces cartoons bien sentis, toujours finauds et couchés sur papier avec un formidable sens du gag. Une différence toutefois : la colorisation est cette fois bichromique et terne, ce qui ne retire rien à la percussion des gags. Jouissif.