L'histoire de la série :
Qui est exactement Suzan Fitzroy ? La jeunesse de cette charmante jeune femme donne des cheveux blancs à plus d’un service de contre-espionnage… En effet, née Shania Rivkas, elle est la fille naturelle d’un biogénéticien estonien qui a raté son passage à l’ouest et l’a payé de sa vie. Après avoir échappé à la mafia russe, après avoir survécu en devenant voleuse de haut vol dans les palaces londoniens, elle a finalement été adoptée par James Fitzroy, un diplomate américain, qui en a fait sa plus proche collaboratrice. Si ce dernier connaît tout du passé tumultueux de la jeune femme, il ignore en revanche qu’elle a été recrutée par « Orion », qui la contraint à travailler pour une mystérieuse organisation anti-terroriste sous le nom de Lady « s »…
L'histoire :
Redevenue américaine, Shania travaille désormais pour une ONG, Action 19. Elle est en déplacement à Genève, au Conseil des Droits de l’homme, pour assister à un débat sur les exactions commises lors d’un conflit africain. Elle croise par hasard son ami Conrad, qui appartient à la CIA, dans un couloir… et l’invite au resto. Elle en a toujours pincé pour Conrad et finit d’ailleurs sa soirée dans son lit. Le lendemain, c’est encore en sortant de l’institution genevoise qu’elle assiste à une seconde coïncidence : il lui semble reconnaître Anton, l’ami finnois qui l’a jadis exfiltrée d’URSS et qu’elle croyait mort lors d’une chute à travers la banquise. Traqué par Conrad et son équipe, Anton est à ce moment-là attrapé, maîtrisé et enlevé à bord d’une voiture de police. Lors de son contact suivant avec Conrad, Shania tente d’en savoir plus. Malgré le secret-défense, Conrad lui lâche quelques infos : Anton, désormais appelé Radimir Tchersaïev, a été incarcéré à Guantanamo : il est accusé de complot terroriste ! Shania remue dès lors terre et ciel pour accompagner un avocat spécialisé dans cette prison de Cuba, afin de servir de traductrice. Enfin, dans le parloir de Guantanamo, Anton la reconnait et lui raconte en finnois les raisons de sa présence. Il a visiblement été torturé et Shania croit en son innocence. Elle doit encore jouer triple jeu et composer avec différentes officines antagonistes pour aider Anton de se sortir de là…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le repos n’existe pas pour les espions héros. Le dénouement du précédent opus laissait pourtant croire qu’il réglait pas mal de problèmes administratifs, quant aux origines et aux emplois de Shania Rivkas-Fitzroy, alias Lady S. Au début de ce 11ème opus, on la retrouve donc impliquée dans une ONG humanitaire, pour un job a priori plus rangé… mais pas de bol, son passé la rattrape encore une fois en la personne d’Anton. Rappelez-vous, Anton… C’est son ami intime, son ami d’enfance, qui l’avait aidée à sortir d’URSS et qui était sensé être mort noyé dans un craquement de la banquise. Ce proche parmi les proches refait donc surface, lui-même impliqué dans une incroyable accusation de terrorisme. Shania replonge (donc) tête baissée dans une intrigue d’espionnage boueuse à souhait, à devoir incarner des rôles, à ne pouvoir dire que des vérités partielles et différentes, en fonction de ses interlocuteurs. Ajoutez à cela un petit-ami lui-même espion, un avocat jouant double-jeu, la présence sous-jacente de ses anciens employeurs… Sans oublier le complot terroriste en lui-même, selon un procédé technique légèrement rocambolesque, façon Lefranc ou James Bond… Et vous obtenez tous les ingrédients traditionnels d’un épisode grand-public correctement rythmé de Lady S. La série reste dans la lignée de ce que Philippe Aymond faisait avant le tome 10 en compagnie de Jean Van Hamme et qu’il perpétue aujourd’hui en solitaire, sans se départir de son dessin réaliste efficace et bien rodé.