L'histoire :
Le bulletin scolaire de Nino n’est pas exceptionnel, notamment en sciences. Son père le gronde, et Nino se justifie en avouant que les sciences sont vraiment trop compliquées pour lui, qui aimerait sortir, s’amuser, découvrir le monde… Sa frangine lui rétorque alors qu’il est possible d’apprendre en s’amusant, et même de se servir de son savoir pour changer le monde. Comme l’a fait Albert Einstein, le savant pris en photo en train de tirer la langue. Elle lui explique que Einstein a toujours mis son intelligence au service de causes importantes, qu’il a décrit le fonctionnement de notre monde de manière tout à fait nouvelle. Il a vécu à un moment où la science faisait d’énormes progrès, au moment où on maîtrisait l’électricité, les ondes radio, les moteurs… Mais aussi à une époque de terribles conflits, avec les deux guerres mondiales et la colonisation. Et pourtant, comme Nino, le jeune Albert ne brillait pas à l’école lorsqu'il était enfant. Il était lent en maths et avait un problème d’autorité avec ses professeurs. Il a même fait un premier acte d’engagement politique en quittant l’Allemagne à 15 ans, afin de ne pas avoir à faire son service militaire sous Bismarck...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Portée par l’engouement actuel de la vulgarisation scientifique et culturelle en bandes dessinées, la nouvelle collection Le fil de l’Histoire de Dupuis propose des petits (mais complets !) éclairages didactiques de 32 planches sur des sujets historiques variés. Or avec Albert Einstein, le scénariste Fabrice Erre – qui porte par ailleurs vraiment les deux casquettes de professeur d’Histoire ET d’auteur de BD – se situe précisément au croisement de l’Histoire et de la Science. Pour cet exposé séquentiel, Erre n’oublie pas que son premier public est jeunesse (approximativement à partir de 9 ans). Mais pas que : les adultes apprendront aussi énormément en lisant ces petits bouquins. L’axe narratif est d’une logique et d’une fluidité remarquables, pour satisfaire au principe de la biographie, à la fois chronologique et thématique. Certes, ce n’est pas dans ce bouquin que vous comprendrez précisément les mécanismes de la théorie de la relativité restreinte (1905) ou de la relativité générale (1915). Erre donne juste quelques clés métaphoriques pour expliquer la courbure du temps. Il n’oublie pas non plus ce que la postérité mainstream retient moins : l’engagement politique d’Einstein (il était juif durant l’apogée du nazisme…), ses craintes et sa culpabilité sur le développement du nucléaire, son engagement pacifiste. L’ensemble est illustré de manière simple mais parfaitement adaptée, par Sylvain Savoia, dans un registre très proche de ce qu’il faisait avec Marzi.