L'histoire :
Nino vient de perdre une dent. Sa sœur Ariane, alors en plein jardinage d’automne, propose qu’il l’enterre dans le jardin, plutôt que de la placer sous l’oreiller pour bénéficier de la petite souris. Car peut-être, dans des millénaires, un paléontologue du futur s’interrogera sur l’espèce humaine en découvrant sa dent, comme les paléontologues du XIXème l’ont fait avec les dinosaures. « Dinosaure »… Le mot est lâché et il intrigue Nino. Ariane lui raconte alors comment la science s’est intéressée à la vie sur Terre au cours des périodes anciennes : en trouvant des fossiles, voire des squelettes partiels ou entiers d’espèces aujourd’hui disparues. Pour que ces squelettes aient survécu jusqu’à notre époque, il faut qu’ils aient été préservés par des conditions particulières, avoir été recouverts rapidement par du sable ou de la boue, par exemple. Le premier os énorme et bizarre a été décrit par un savant anglais, Robert Plot, en 1677. Au XVIIIème, l’abbé Bacheley s’est ensuite constitué une impressionnante de fossiles retrouvés dans les falaises de Normandie. En 1770, le squelette d’une grosse bête est découvert à Maastricht… et ce dernier est volé par les français lors de leur invasion de la Hollande en 1795. En l’observant, le savant Georges Cuvier est le premier à employer des méthodes scientifiques pour comprendre ce qu’étaient ces animaux géants de jadis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Contrairement à la grande majorité des domaines scientifiques qui intéressent l’humanité depuis la nuit des temps, cette même nuit des temps n’est finalement pas étudiée depuis si longtemps que ça. Une rapide histoire de l’étude des dinosaures nous est racontée ici par l’érudite Ariane (et son frère et élève Nino). Et hormis une ou deux prémices, elle débute véritablement à la fin du XIXème siècle. Ainsi, le mot « dinosaure » n’a que 177 ans. Il a été inventé par celui qu’on peut considérer comme le père de cette science, l’anglais Richard Owen. Et si Spielberg tournait le premier Jurassic Park aujourd’hui, il collerait des plumes en plastique à ses redoutables animatronics de vélociraptors, car on a encore fait des découvertes majeures ces dernières années. Ce petit opus d’Au fil de l’Histoire s’inscrit donc bien dans « l’Histoire contemporaine » (indicateur rouge sur la tranche) et non antique/préhistorique (tranche jaune). Il ne s’agit pas d’un cours d’histoire sur les dinosaures (par définition impossible, puisqu’en constant mouvement), mais sur l’histoire de la science récente qui se penche sur leur cas. On croise donc beaucoup d’archéologues (même au far-west, pour des recherches authentiquement menées par Buffalo Bill !) et des reconstitutions de squelettes. Le dessinateur Sylvain Savoïa s’appuie sur une documentation précise et sagement retranscrite pour mettre en images ce travail de vulgarisation à l’intention d’un jeune et large public. Un dossier final donne quelques clés sur la manière de pratique des fouilles, ainsi que la traditionnelle ligne temporelle ponctuée des repères essentiels, de 1677 à 2011.