L'histoire :
Ariane a une peur bleue des araignées, mais elle est consciente qu’il existe des petites bêtes bien plus dangereuses. Les virus, par exemple, comme celui de la peste, peuvent être responsables de dizaines de millions de morts. Ariane explique à son petite frère Nino que la Peste provient du rat, et que cette maladie est transmise à l’homme par les puces. Elle peut prendre différentes formes : bubonique en s’attaquant aux ganglions du corps humain, septicémique en s’attaquant au sang, pulmonaire lorsqu’elle touche les poumons – c’est la forme la plus contagieuse. On ne sait pas trop quand elle est apparue… mais assurément déjà sous l’antiquité : Périclès est mort de cela en 429 avant JC. Ce genre d’épidémie se répand d’autant plus vite que les échanges humains sont nombreux et distants. Par exemple, la première pandémie de peste a ravagé les populations du bassin méditerranéen au VIème siècle, après être apparue en Egypte en 541. A l’époque, près de 30% de la population de Constantinople en est mort. Les défenses immunitaires des individus sont plus ou moins adaptées, mais déjà à l’époque, les origines sociales jouent pour beaucoup dans la mortalité. La peste la plus terrible fut toutefois celle du moyen-âge, rapportée d’Asie centrale vers 1340 par les marchands italiens. Entre un tiers et la moitié de la population européenne de l’époque y succomba…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette Histoire (avec un H majuscule) de la Peste vient à point nommé pour relativiser et mettre en sourdine les abominables mouvements de paniques et théories du complot concernant la crise sanitaire du covid, qui secoue la planète en notre bonne année 2020. Les auteurs Fabrice Erre et Sylvain Savoia font ainsi montre d’une réactivité louable dans le choix et la composition de ce sujet… sans pour autant trahir la vocation pédagogique qui définit la collection Le fil de l’Histoire. Car à travers le terrible fléau de la Peste, on comprend que l’humanité est de tous temps et régulièrement dévastée par des pandémies. Comparativement, avec tout le respect dû aux centaines de milliers de morts du covid-19, ce nouveau virus est bel et bien une grippette. Un détail presque anodin dans l’histoire des épidémies (la grippe espagnole de 1918 a fait beaucoup plus de morts que la première guerre mondiale), abordé dans un seul paragraphe du dossier pédagogique final. Sous prétexte d’une narration toujours emmené par Ariane et Nino, le prof d’Histoire Fabrice Erre redonne les clés de la Peste, les grandes dates, les faits authentiquement engendrés. Les maladies se répandent en fonction des échanges humains et les bacilles proviennent généralement d’un animal. Le scénariste rappelle surtout les dégâts, en Europe au moyen-âge, mais aussi ailleurs et en d’autres temps. Il est à noter que cette maladie est difficile à comprendre et à contrôler. Elle est encore réapparue au XXIème siècle en Chine, à Madagascar et aux USA. Sylvain Savoia trouve une nouvelle fois le juste traitement graphique, à de multiples époques et sous de multiples latitudes, avec une représentation du fléau idoine, sous forme de volutes de fumée vertes pomme.