L'histoire :
Ariane essaie de construire un château de carte. A son petit frère Nino, qui ne comprend pas trop à quoi ça sert, elle répond que c’est symbolique, « pour montrer qu’on est capable de le faire »… un peu comme la Tour Eiffel. Edifiée entre 1887 et 1889, à l’époque de la révolution industrielle, elle consistait surtout en un exploit technique destiné à rivaliser avec la puissance concurrente. Elle allait être la cerise sur le gâteau de l’exposition universelle de 1889, qui fêtait le centenaire de la révolution française. Au phare imaginé par l’ingénieur Jules Bourdais, trop coûteux et « lourd », on préféra le projet présenté par Gustave Eiffel, spécialiste des constructions en fer, qui avait déjà conçu l’armature de la statue de la liberté qui a été érigée à New York en 1879. Après plusieurs étapes de conception, la forme de la tour est adoptée et Eiffel met toutes ses forces dans sa réalisation. Il faut commencer par convaincre le ministre du commerce et de l’industrie, Edouard Lockroy… qui passe un appel d’offre selon la proposition d’Eiffel – c’est la loi ! Mais bien entendu, c’est Eiffel qui remporte la mise. L’état français finance 1,5 million de francs, sur un coût total de 7,8 millions. Pour rentrer dans ses frais, Eiffel pourra exploiter la tour pendant 20 ans…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aujourd’hui emblème de la France dans le monde, la Tour Eiffel fut pourtant très décriée par les parisiens et quelques intellectuels, lorsque son projet fut rendu public pour servir de « porte d’entrée » à l’exposition universelle de 1889. Ce « suppositoire géant » allait dévaloriser Paris ! L’érudite Ariane raconte son édification et les défis techniques qu’elle a représentés à son petit frère Nino, qui se demande initialement à quoi elle sert (au départ, à rien : elle est un symbole). A travers Ariane, le scénariste et prof d’Histoire Fabrice Erre remet cette architecture révolutionnaire dans le contexte industriel, social et géopolitique de l’époque. Sylvain Savoia dessine les avants projets, les étapes d’édification, de près ou de loin, les aspects méconnus (le bureau d’Eiffel au sommet, les passerelles en bois), en accompagnant le tout d’ouvriers et d’ingénieurs en hauts-de-forme. Le petit ouvrage didactique se termine comme à chaque fois par les courtes biographies des 4 ingénieurs qui ont pesé dans la conception de la tour (Eiffel, Nouguier, Sauvestre, Koechlin), par des focus sur la prouesse technique (les ascenseurs fonctionnaient sous pression hydraulique !) et les autres réalisations d’Eiffel ailleurs dans le monde. La classique frise chronologique conclut l’ensemble.