L'histoire :
Après l’école, Ariane et Nino rentrent chez eux à pieds. Mais des travaux dans leur rue les obligent à faire un petit détour. Ariane évoque alors le cas du mur de Berlin, qui a empêché les gens de circuler librement dans la capitale allemande pendant presque 30 ans. C’est l’occasion d’une leçon d’Histoire pour son petit frère. Elle explique comment les vainqueurs de la seconde guerre mondiale se sont partagé le territoire des perdants, les allemands, mais aussi leur capitale. La moitié Ouest du pays – et de la ville – était alors occupée par les alliés anglais, américains et français, tandis que la moitié Est était occupée par les soviétiques. En 1948, toute la partie Ouest de Berlin est ainsi isolée, sur décision de Staline, au milieu d’un vaste territoire occupé par les russes. Les américains sont alors obligés d’organiser un pont aérien pour ravitailler les berlinois de l’Ouest : 900 vols par jour ! La frontière entre les deux pays est également coupée par des barbelés, des miradors et des blocs de béton, en une longue ligne infranchissable qui s’étend bien au-delà du territoire allemand. Celle-ci est baptisée le « rideau de fer ». A l’intérieur de Berlin, les choses se compliquent en 1961 avec l’édification d’un haut mur de 3,5 mètres, pour empêcher définitivement la fuite vers l’Ouest des berlinois de l’Est…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le mur de Berlin, également appelé mur « de la honte », est l’aboutissement d’un processus géopolitique aussi absurde qu’insensé – et la preuve que l’humanité est bien capable du pire, lors du règlement de ses divergences idéologiques. Les plus jeunes ne peuvent pas s’en souvenir, mais entre 1961 et 1989, la ville de Berlin et ses habitants ont en effet été coupés en deux par un mur en béton aussi aberrant que haut (3,5m) et un no man’s land impossible à franchir sans se prendre une volée de mitraille dans le dos. Le résultat d’une guerre froide que se livrèrent les blocs de l’Ouest (occidental et américain) et de l’Est (soviétique). L’érudite Ariane explique tout cela à son petit frère Nino en l’immergeant dans une reconstitution historique imagée – par le dessin semi-réaliste très agréable de Sylvain Savoia – à l’intention du lecteur jeune… ou vieux ! On comprend la montée en tension entre les deux puissants blocs opposés ; on redécouvre les moments clés (le discours de Kennedy « Ich bin ein berliner ») ou les lieux cultes (check point Charlie) ; ou on apprend moult anecdotes emblématiques (le soldat qui s’est échappé en sautant les barbelés, les astuces pour s’évader, les tunnels, les drames célèbres…). Comme à chaque fois, ce petit bouquin à l’usage du plus grand nombre s’avère une synthèse palpitante et complète. Quelle fabuleuse petite collection !