L'histoire :
Ariane et Nino sont en vacance à la plage. Tandis que les parents se dorent la pilule sur le sable, les enfants vont se baigner avec leur canot pneumatique. Mais Nino craint un peu l’eau, alors sa sœur lui conseille de laisser parler le « viking » qui est en lui. Un viking ? Quésaco ? Ariane explique aussitôt en détail que ces hommes du nord habitaient la Scandinavie, un vaste territoire qui regroupe aujourd’hui la Suède, la Norvège et le Danemark. Etant donné la vie rude sous ces latitudes, ils étaient devenus de grands explorateurs, de grands conquérants et de grands commerçants. Notamment, entre le VIIIème et le XIème siècle, ils ont énormément voyagé à bord de leurs navires légers appelés skips, en descendant des côtes de l’Atlantique jusqu’à celles de la Méditerranée. Ils ont ainsi découverts et colonisé des territoires très lointain, allant par les mers et par les fleuves, jusque Bagdad où même jusqu’en Amérique ! En effet, le fils d’Erik le rouge, qui avait découvert l’Islande puis le Groenland (le pays vert), était allé s’installer durant une trentaine d’année sur les côtes du continent américain, où il s’était frotté aux populations locales hostiles, appelés skraelings (les peaux rouges). Et pendant ce temps, d’autres vikings préfèrèrent utiliser la terreur qu’ils inspiraient pour conquérir des territoires européens (la Normandie) ou slaves (la Russie)…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une petite envie de pillage sanguinaire vous démange les phalanges ? Pas de problème : le petit Nino et sa grande sœur Ariane sont là pour vous expliquer les vikings. Cette intention didactique part d’un bête canot pneumatique à la plage, que les enfants ne quitteront pas : l’astuce narrative consiste à les suivre à travers les différentes mers et les différentes époques, sur leur canot, pour qu’ils nous servent de guide pédagogique sur les traces d’Erik le rouge, à la découverte du Vinland (les Amériques), 500 ans avant Christophe Colomb. C’est l’occasion pour l’authentique professeur d’Histoire, le scénariste Fabrice Erre, de faire le tri dans toutes les idées reçues que la culture populaire retient sur les vikings. Oui, ils étaient de vrais pillards sanguinaires, car ils ne craignaient pas la mort ; non, ils ne naviguaient pas sur des « drakkars » (ça veut dire dragons), mais sur des skips ; non, ils n’étaient pas de gros bourrins abrutis, mais pourvus de grands savoir-faire pour la construction de bateaux, la confection des armes, le commerce ; et oui, leur civilisation s’effondra d’elle-même lorsqu’ils s’intégrèrent, devinrent des notables installés sur leurs nouveaux territoires et qu’ils se convertirent au catholicisme. Sylvain Savoia déroule sa griffe semi-réaliste très agréable et accessible pour mettre en scène les différents points de vue sur la civilisation viking. Le dossier final focalise sur 4 vikings célèbres, sur les particularités des skips et sur les dieux et légendes.