L'histoire :
Le père de Nino tente d’apprendre à son fils le jeu d’échecs. Sa sœur Ariane insiste sur l’importance de la stratégie, telle que la pratiquait Napoléon Bonaparte. Ce natif de Corse, le 15 août 1769, a été placé très jeune dans une école militaire de l’Est de la France, où ses camardes se moquaient de son fort accent en l’appelant « Paille-au-nez ». Admis à l’école militaire de Paris en 1784, il assiste à l’âge de 20 ans à la Révolution française. Ce brillant et prometteur militaire défend alors la France, attaquée de toutes parts par ses voisins. En libérant le port de Toulon en 1793, il est nommé général ; en mettant fin à des émeutes à Paris en 1795, il rencontre Barras, un des dirigeants de la jeune République. Il tombe amoureux de Joséphine de Beauharnais et l’épouse en 1796. Puis lors de la campagne d’Italie, l’exploit de défendre le pont d’Arcole (15 novembre 1796) et la reddition des autrichiens à Rivoli (14 janvier 1797) en font un héros populaire, tant auprès de ses soldats qu’auprès des français. Pour éviter qu’il ne prenne trop d’importance sur le sol national, le gouvernement l’éloigne donc en Egypte, où il faut combattre l’ennemi anglais, en 1798…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Assurément, ce Napoléon-là n’est pas le premier à nous relater la vie de l’empereur des français au début du XIXème siècle. D’ailleurs, ce Chef d’Etat est sans doute celui qui « existe » le plus au sein du 9ème art. Cette petite biographie du catalogue Au fil de l’Histoire est cependant peut-être la première à proposer la synthèse grand-public la plus complète, accessible et proche de l’authenticité historique – c’est la spécialité de la collection. Et pourtant, résumer la folle vie de Napoléon relevait de la gageure, tant il y a à dire ! Le scénariste Fabrice Erre brosse donc rapidement, mais sans rien oublier de capital, la formation militaire, les batailles à succès, l’ambition politique, la prise du pouvoir, l’auto-sacre impérial, la carrière sous-tendue par une guerre européenne permanente et enfin la déchéance (en deux temps). Erre explique tout autant l’impudence et la précognition politique de l’homme, que son obligation de guerroyer pour assoir sa popularité et le respect de ses voisins. Il n’en brosse pas exactement l’éloge (Napoléon a quand même rétabli l’esclavage dans les colonies et il est responsable d’une hécatombe humaine), mais il défend néanmoins son sens stratégique et son bilan institutionnel (les préfets, le Code Civil, les lycées, la Banque de France, la Légion d’Honneur : c’est lui !). Au dessin, Sylvain Savoia n’hésite pas à reproduire de son trait semi-réaliste les postures des célèbres tableaux d’époque pour illustrer les plus fameux épisodes – ce qui est loin d’être idiot : cela resitue bien les contextes et offre une double lecture culturelle. Enfin le cahier final explique qui étaient Talleyrand, Joséphine de Beauharnais, Joachim Murat et Lucien Bonaparte ; puis revient sur la constitution de la légende napoléonienne ; puis il explique par le schéma la stratégie d’une victoire (Austerlitz) et d’une défaite (Waterloo) ; avant de tout récapituler par une frise chronologique.