L'histoire :
Nino est fier de sauter super haut sur son trampoline. Sa sœur Nina se moque de lui en lui conseillant de se méfier : il pourrait se retrouver sur la lune. Etant donné que cette question l’intéresse, elle explique que 12 hommes y sont vraiment allés et en sont revenus. Cette idée d’explorer notre plus proche satellite est logiquement venue dès lors que l’Homme eut terminé de cartographier notre Terre, au XIXème siècle. Mais aller sur la lune, c’est super difficile : il faut assez de force pour sortir de l’atmosphère, puis de l’attraction de notre planète. En 1865, Jules Vernes imagine dans son roman De la Terre à la Lune qu’un canon géant serait capable de faire cela. Et les premiers amateurs de cinéma l’ont vu grâce au film de Georges Mélies en 1902. Mais l’hypothèse du canon est bien plus improbable que celle des fusées. C’est grâce aux missiles V2 inventés durant la seconde guerre mondiale que cette idée devient possible. Les russes et les américains capturent alors les scientifiques allemands, comme Vernher von Braun, pour les pousser à inventer ces supers fusées. Une grande concurrence entre ces deux nations s’établit autour de l’idée d’être le premier à poser un pied sur la lune…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avoir envoyé des hommes à la surface de la lune, cela reste à ce jour l’un des exploits humains les plus incroyables. Cette prouesse technologique, scientifique, psychologique et politique nécessite un tel effort (et un tel coût), que personne n’y est retourné depuis 47 ans ! La commémoration du cinquantenaire du premier pas lunaire d’Armstrong méritait bien un petit opus d’Au fil de l’Histoire. Comme à chaque fois, le scénariste-historien-vulgarisateur Fabrice Erre trouve la juste synthèse abordable par le plus grand nombre, jamais rébarbative et néanmoins riche de centaines de notions. Il redonne le contexte politique de la conquête, ainsi que les premiers fantasmes. Puis il explique en gros techniquement ce qu’un tel voyage nécessite (un lanceur Saturn V, un module de service CSM, un module lunaire LEM). Puis à mesure que l’on suit le périple extraordinaire des astronautes, la tension narrative monte réellement (et logiquement), jusqu’au jour J du 20 juillet 1969. Erre désamorce cela en ajoutant des répliques de gamins dans la bouche de Nino, ou des détails croustillants (Aldrin a été le premier à faire pipi sur la lune). Et le dessin toujours très propre de Sylvain Savoia mélange les décors et éléments semi-réalistes, à la présence caricaturale des enfants, sans que cela ne choque jamais. En bilan, cette conquête a permis beaucoup d’avancées scientifiques, au point d’envisager y retourner pour mieux conquérir Mars. Comme d’habitude, les dernières pages redonnent quelques courtes biographies (dont deux acteurs essentiels méconnus : Christopher Kraft et Katherine Johnson) ; puis elles détaillent les éléments de la fusée Saturn V, du CSM, du LEM ; puis une frise reprécise la chronologie de la conquête spatiale des 70 dernières années.