L'histoire :
Ambre, dite La Loba, est considérée par certains comme une véritable sorcière. En effet, elle vit seule dans une petite cabane dans la forêt et passe ses journées à la recherche des os de sa louve assassinée. Cependant, sa vie paisible est soudainement bouleversée par l’arrivée d’une jeune géologue qui étudie les merveilles de la forêt. De plus, ses nuits sont elles aussi troublées par ses propres souvenirs dont les tragiques évènements de l’automne 1971 qui ont coûté la vie à son mari Louis, dans une usine. Les grandes étapes qui ont marqué sa vie et qui ont rythmé la rupture définitive entre les humains et leur environnement, au nom du progrès, sont aussi au cœur de ses cauchemars, tout comme sa succession à la précédente Loba qui lui permet d’échapper à un passé douloureux. Et surtout à Charles Dulieu, l’incarnation détestable du modernisme, qui veut mettre en place des éoliennes pour profiter des subsides que l’Europe peut offrir pour ce genre d’installation. Et dans tous ces souvenirs, le loup reste vivace. Le loup, toujours, comme le symbole de cette part animale crainte et niée. Un beau jour, la géologue Adèle décide d’aller à la rencontre d’Ambre afin d’en savoir plus sur La Loba...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le premier tome du diptyque avait laissé de nombreuses questions en suspens, ce second volume permet de faire le lien avec l’histoire de La Loba dans sa lutte pour la préservation de la nature. Ici encore, le talent de conteur de Jean-Claude Servais prend tout son sens au travers d’une histoire bien ficelée, aux accents parfois oniriques. On sent que Servais prend fait et cause pour l’environnement au fil des pages et qu’il fustige la société de consommation et son mercantilisme au détriment de la nature. Pour ce faire, il met en avant le personnage de La Loba tout en y rattachant des éléments d’actualité (Greta Tunberg, Robert Watson, les marches de la jeunesse pour le climat...). En ce qui concerne les dessins, comme son habitude, l’auteur délivre un trait fin et précis qui permet une lecture très fluide et agréable. L’ensemble se lit donc d’une traite avec un plaisir non dissimulé. En fin de compte, ce second tome de Le Loup m’a Dit permet à Servais d’asseoir son propos humaniste et écologiste avec l’art et la manière, tout en pointant les dérives de la finance sur les énergies renouvelables et la folie des êtres humains face à la nature. Une ode écologiste vibrante !