L'histoire :
Grace à ses talents de dessinateur, le jeune Jean a réussi à faire partie de la fabuleuse expédition du marquis de Dunan, en terres africaines. Ce dandy en perruque, jovial et fanfaron, rêve de rapporter au roi Soleil un bestiaire exotique vivant. Grace à ses connaissances de l’Afrique et à un aplomb qui n’a d’égal que ses certitudes, il commande aux indigènes dociles et jouit de tout ce que lui offre la vie, sans entrave. C’est ainsi qu’il fait une double conquête de trop, en séduisant « les » femmes du gouverneur, un borgne cruel et omnipotent, et en oubliant son chapeau sur les lieux du méfait. Il s’attire alors les foudres d’un ennemi mortel et puissant, prêt à mettre la moitié d’Afrique à feu et à sang pour laver son honneur. Insouciant de cette menace, le marquis poursuit son objectif à travers la jungle, en compagnie de Jean et du guide interprète Moïse. Le trio tombe alors sur une tribu sauvage qui les conduit devant leur roi. Ce dernier impose aux étrangers un challenge à la hauteur des compétences du marquis : il s’agit de faire jouir une femme frigide de son harem…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Frédéric Richaud adapte son propre roman en bande dessinée, et nous emmène loin des sentiers battus, sur les traces d’un apprenti taxidermiste au XVIIIe siècle. Narrées par ce jeune ingénu, ces aventures passionnantes et truculentes se poursuivent avec les mêmes qualités que le premier épisode. S’appuyant sur des dialogues soignés et sur une construction efficace, le récit alterne un voyage exaltant (l’expédition dans la jungle), des épisodes romanesques (la relation entre Jean et Cauris), et parfois de purs moments de dérision (la prouesse de l’orgasme salutaire chez la fille du harem). Comme l’annonce d’emblée la couverture tourmentée, une note tragique sous-jacente, que les épisodes pittoresques ne parviennent jamais à faire disparaître complètement, étaye cette équipée sauvage. Au-delà de la fiction, il faut en outre voir dans cette quête inénarrable du procédé ultime de conservation, une subtile parabole sur l’inconstance de l’être. Pour la seconde fois, ces aventures exotiques s’accommodent à merveille du trait épais et du graphisme sombre de Didier Tronchet, particulièrement habile à mettre en images cette matière première. Malgré la monotonie d’un découpage immuable de 6 cases carrées par planches, le dessinateur d’ordinaire plus connu pour son registre humoristique, fait ici montre d’une grande maîtrise du 9e art. Un diptyque de choix, indispensable à vos étagères...