L'histoire :
Après la prise d’Antioche, le chemin des croisés vers Jérusalem est beaucoup plus aisé en ce début d’année 1099. Les chefs arabes de l’actuelle Syrie laissent volontiers passer les chrétiens, payant parfois de lourds tribus, afin qu’ils les débarrassent des fatimides d’Egypte qui tiennent alors la ville sainte. Les dissensions viennent plutôt des Seigneurs entre eux – Tancrède de Hauteville, Godefroy de Bouillon et Raymond de Saint-Gilles – qui rivalisent pour planter leurs étendards personnels sur les cités conquises. La rivalité est également toujours de mise entre Karlis et Hermance, pour le cœur de la princesse des Tafurs, Istvana. Pour se repaître de sa dose de sang, celle-ci disparaît parfois pour combattre seule des troupes musulmanes. Au terme de l’épopée sanglante, les murailles de Jérusalem sont enfin atteintes. La prise de la ville est de nouveau ardue, car les attaques chrétiennes sont désordonnées. Il faudra attendre l’arrivée de charpentiers génois et vénitiens pour pouvoir confectionner des tours d’assaut indispensables à la prise de la ville. Durant le siège, Hermance a de nouveau recours à ses pouvoirs célestes pour sauver Istvana, à l’aide d’un ange de feu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Evidemment, nul ne doutait que tout cela allait mal se terminer… Rarement épopée guerrière n’aura autant fait gicler le sang. L’interprétation de la première croisade par Philippe Thirault et Lionel Marty est assurément barbare et gore : à l’image des trois précédents volets, pour les dernières lieux avant Jérusalem, nos chrétiens en armures tranchent, pourfendent, éviscèrent et concassent du musulman, avec les mêmes scrupules que nous lorsque nous payons nos factures. En marge de la trame « historique », nous suivons aussi au sein des mouvements de troupes, notre triangle amoureux et ses rivalités, un soupçon d’imagerie gothique ou SM en prime. Istavana, toute de cuir rouge vêtue, est plus assoiffée de sang que jamais ; Hermance s’abandonne corps et âme à sa mission christique (l’ange de feu, la croix portée comme un étendard, la crucifixion…). Seul Karlis semble un tantinet assagir ses ardeurs… et pourtant (spoiler). Sous les encrages réalistes et prononcés de Marty, les scènes de combat sont de nouveaux très spectaculaires. Le dessinateur semble s’est semble t-il trouvé à travers cette épopée ténébreuse et martiale. Ses pots d’encres noire et rouge prennent ici de nouveau une sacrée claque. On referme cette quadrilogie moyenâgeuse particulièrement belliciste en espérant que le XXIe siècle soit athée (ou ne soit pas).