L'histoire :
Spirou et Fantasio sont de retour de Palombie, où ils ont réalisé un reportage choc dénonçant les méfaits de la multinationale Chinese Building Corporation (CBC) concernant leur projet de méga-barrage le long du Rio Soupopoaro. Zalia Alaoui, la nouvelle rédactrice en chef du Moustique Magazine, est conquise par l’article du duo, mais elle leur demande tout de même de réécrire la totalité de l’article. En effet, si le journal résiste à la crise, ce n’est pas grâce à ses lecteurs mais grâce à la CBC, qui paye le prix fort afin que les publicités des marques qu’elle possède soient présentes entre les articles. Or le brûlot de Spirou et Fantasio risque de mettre fin à ce généreux accord ! À ces mots, le groom entre dans une colère noire et refuse d’étouffer l’affaire. Il préfère démissionner ! De son côté, Fantasio reste plutôt en retrait, car il tient à garder sa place pour pouvoir régler ses factures. Qu’à cela ne tienne, Spirou décide désormais de profiter de la vie en se laissant aller. Voyant une affiche du cirque Circo Mondo, il rend visite à son vieil ami Noé. Il découvre alors que son ami, qui a consacré sa vie à l’éducation des animaux, se retrouve face à un défi de taille : s’occuper de sa fille adolescente, qu’il n’a jamais connue ! Dans le même temps, des toiles envoyées anonymement à la galerie Bernard commencent à faire le buzz sur Internet…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce qui est déjà la 10ème aventure du groom dans la collection parallèle « Le Spirou de », on retrouve le talentueux Frank Pé aux dessins et à la base de l’histoire, dont le scénario a été confié à Zidrou. Fidèle à lui-même Frank Pé nous propose un récit humaniste où les animaux tiennent une place importante. D’un côté, on suit Spirou venant en aide à un artiste de cirque plus à l’aise avec les animaux qu’avec les humains. D’un autre, Fantasio poursuit son travail au Moustique en essayant de ravaler son orgueil. Ensuite, évidemment, le Comte de Champignac et ses amis font face à un tout nouveau champignon qui se multiplie à vitesse exponentielle. Enfin, on suit l’emballement des médias, d’Internet et des amateurs d’art pour des peintures d’un artiste anonyme créant un nouveau mouvement artistique appelé le « Zooïsme ». Bref, l’histoire est extrêmement riche et passe avec talent d’une intrigue à une autre en rajoutant par-ci des touches d’humour, par-là des moments d’émotion. Le tout est magistralement mis en images par le dessinateur. À l’instar de son travail sur la série Zoo, Frank Pé offre un Spirou aussi expressif que réaliste, au milieu d’un univers animalier de toute beauté. Les dessins se montrent encore plus puissants que le scénario pourtant déjà excellent. Cet album fête dignement les dix ans de la collection Le Spirou de…