L'histoire :
Août 1940 à Marcinelle, quatre amis membres de l’ADS (Amis De Spirou) rentrent tranquillement chez eux lorsqu’ils assistent à une rafle de l’armée nazie. En seulement quelques instants, les soldats éliminent un homme qui tente de s’enfuir puis capturent les autres habitants et repartent aussi vite qu’ils sont arrivés ! Encore sous le choc de cet acte, les enfants entendent alors une jeune fille en train de pleurer dans la ruelle voisine. Les quatre potes se rendent là d'où les pleurs proviennent. Ils découvrent une jeune enfant, membre de la famille qui vient d’être arrêté. Elle leur explique que c’est sa mère qui lui a permis de s’échapper mais qu’elle se retrouve désormais seule et livrée à elle-même. Ni une ni deux, les garçons emmènent la jeune fille à l’abri puis se présentent sous leurs noms ou plutôt leurs pseudos de héros du journal Spirou : Tif, Tondu, Valhardi et Fantasio. Ils lui expliquent ensuite ce qu’est l’ADS et les valeurs que chaque membre se doit de véhiculer… Trois ans plus tard, Armand, dit Valhardi, découvre avec stupeur que l’occupant nazie a décidé d’interdire la parution de son magazine préféré Le journal de Spirou ! Sachant qu’un ADS ne se laisse jamais abattre, il va directement rejoindre ses amis pour mettre au point un plan qui leur permettra de montrer leur mécontentement vis-à-vis de l’occupant.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
À l’instar des Enfants de la résistance, Jean-David Morvan met en scène des enfants s’opposant au régime nazie dans sa nouvelle série. Là aussi, le scénariste prend des éléments historiques pour sa fiction. L’auteur s’éloigne cependant de l’autre œuvre en mettant le club Les Amis de Spirou (ADS) fondé par Jean Doisy au cœur de son récit, en situant son histoire en Belgique et enfin en annonçant dès les premières pages que deux des cinq héros mourront d’ici la fin de la guerre. Ainsi cette première partie s’articule autour de deux timelines précises, à savoir en 1943 lorsque les gamins commencent leurs actes de résistance ; et en décembre 1944, alors que Jean Doisy rend hommage aux deux défunts et raconte à un ami la création du journal Spirou. En ce sens, ce tome 1 est très plaisant, même si il fait globalement office d’album d’introduction en mettant beaucoup d’éléments en place. Pour mettre en dessins cette nouvelle série, Morvan a fait appel à David Evrard avec qui il a déjà travaillé sur d’autres séries autour de la seconde guerre mondiale à savoir Irena et Simone. Entre humour et événements forts, le dessinateur propose un trait plein de rondeur et de douceur. Cela permet de compenser les scènes parfois fortes qui rythment cette première partie. Assurant les couleurs et assistant à la mise en images, l’expérimenté Ben BK met la touche finale à l’ensemble. Côté lettrage, c’est Raphaël Ribeiro qui s’en occupe. Une première partie introductive riche et plaisante.
