L'histoire :
Victor Delogne est un homme heureux et comblé, avec sa petite fille Blanche qu’il surnomme sa « Petite Licorne ». Son rôle de grand-père, il le joue pleinement. Il lui fait découvrir le monde de l’alchimie dans l’atelier attenant à la brasserie familiale MilleVertus. Il lui fait visiter Bruxelles, qui fut jadis la capitale des alchimistes. Les années passent. Blanche est devenue une belle jeune femme, son grand-père a été rappelé par Dieu, au bout de son voyage en Galice. De leurs côtés, Alexandre et Margaux ont gravi le sommet d’une montagne enneigée située dans les Alpes suisses. Au Mont Saint-Michel, Céline s’apprête à rentrer dans les ordres. Mais avant d’offrir sa vie à Dieu, elle souhaite emprunter les chemins de Compostelle. La communauté catholique à laquelle elle appartient va l’aider à préparer ce voyage. Pendant ce temps, à l’abbaye de Saint Mathieu de Fine Terre (Bretagne), Dominique Lagardère, sans emploi, rejoint un groupe de pèlerins pour prendre la route, direction Compostelle. Ces quatre destins vont se croiser à l’occasion de ce grand et beau voyage hautement symbolique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lova, La Mémoire des arbres, L’assassin qui parle aux oiseaux… Mine de rien, cela fait 40 ans que Jean-Claude Servais met en scène des histoires d’hommes et de femmes sur fond d’authenticité et de fantastique. Il plante le plus souvent le décor de ses récits dans ses chères Ardennes belges. Avec Les chemins de Compostelle, il se lance dans une nouvelle et belle aventure où il multiplie les lieux dans un scénario choral. 7 albums sont prévus ! Un véritable défi qui va lui permettre d’approfondir la psychologie des personnages. Sur la première partie, on reste tout de même circonspect devant la longue introduction racontant le lien éternel qui lie Victor et sa petite fille. Au point que l’on se demande où Servais veut en venir. Il nous perd dans les sentiers de l'alchimie. Mais une fois passé ce cap, la narration prend son envol. Les quatre destins de Dominique, Blanche, Alexandre et Céline se mettent en place et s’articulent. Pour certains, on comprend les raisons pour lesquelles ils décident de prendre les chemins de Compostelle. Pour d’autres, cela reste encore très mystérieux. La poésie de Servais se met en marche tant dans son scénario que dans ses dessins, proches de la gravure et parfaitement mis en couleurs par son fidèle complice (et frère) Raives. Il procède à quelques clins d’œil à son univers. Il intègre notamment des planches de l’un de ses chefs d’œuvre, Tendre Violette. Il fait aussi intervenir la Tchalette, une vieille dame à l’apparence de sorcière qui indique le chemin à Blanche. Au final, ces Chemins de Compostelle demeurent un peu tortueux, mais la suite devrait de toute évidence éclairer nos lanternes…