L'histoire :
Fascinée par l’œuvre d’Edmond Rostand Cyrano de Bergerac, la jeune Iséa passe son temps à visionner les scènes sur sa tablette, s’isolant des autres enfants. Elle échange néanmoins quotidiennement en ligne avec son amie Tal et avec le robot-nounou qui s’occupe d’elle, Debry. Totalement délaissée par sa mère qui préfère sortir et s’amuser, Iséa considère même Debry comme sa véritable mère. Une situation qui ne plait pas du tout à sa maman qui décide du jour au lendemain de se débarrasser du robot, considérant que sa fille est désormais suffisamment grande pour se prendre en charge seule. En apprenant la nouvelle, Iséa est décidée à fuguer pour partir à la recherche de sa nounou et elle confie ses intentions à Tal. Comprenant qu’elle n’arrivera pas à la raisonner, Tal propose de l’accompagner et lui donne rendez-vous au pont de Tearcrossing… Constatant rapidement la disparition de sa fille et comprenant les raisons de son départ, la mère d’Iséa fait appel à la police. Les forces de l’ordre confient alors la mission à un limier, un robot spécialisé dans la traque de personnes tentant de fuir. Du côté du pont, Iséa voit arriver son camarade de classe Tilio en lieu et place de Tal. Tal et Tilio serait-il une seule et unique personne ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le trio de scénaristes composés de José-Luis Munuera et BeKa (Bertrand Escaich et Caroline Roque) nous propose ici un savoureux mélange historique et uchronique. L'aventure se situe dans le Sud des États-Unis en pleine période d’esclavagisme et de travail dans les champs de cotons. Les auteurs y incorporent la présence de robots et d’Internet, ce qui permet à l’héroïne de discuter en ligne mais aussi d’être géolocalisée par ses poursuivants. Dans cet univers, ce sont donc les robots qui se chargent des tâches ménagères, de l’éducation des enfants ou encore du travail dans les champs. La question est alors posée : peut-on avoir des sentiments pour une machine ; et un robot lui-même peut-il être doué de sentiment ? Une question à laquelle l’héroïne Iséa a vite répondu en partant en quête de celle qu’elle aime, à savoir son robot-nounou. En parallèle, les scénaristes font également référence à Cyrano de Bergerac et mettent en écho le questionnement sur les apparences pouvant être trompeuses… Sans en dévoiler davantage, ce premier tome est tout simplement excellent, parfaitement dosé et équilibré. Également en charge de la mise en images, Munuera nous offre de magnifiques dessins aux influences disneyenne. De plus, il varie son style selon qu’il s’agit du récit principal ou des extraits de l’œuvre d’Edmond Rostand. Enfin, l’ensemble est mis en couleurs par son compère Sedyas qui use également de deux manières de coloriser différentes, selon les deux univers précités. Une très bonne surprise ! Vivement le tome 2 !