L'histoire :
A peine se sont-ils trouvés une « âme de groupe », que les quatre colocataires se font expulser de leur appartement. En cause : une grosse fiesta qui a – disons – légèrement dévergondé… Responsable numéro un de la catastrophe, Max essaie alors de rattraper le coup. Il va trouver son beau-frère et monnaye qu’il intervienne auprès de la propriétaire qui l’a « à la bonne », plus trois mois de loyer (carrément). De son côté, le retour au boulot de Jean-Mi, en période d’essai dans une agence de com’, est tout aussi désastreux. Il est aussi performant qu’une huître et tient surtout une haleine de chacal à faire fuir les clients. Le boss a tôt fait de lui faire comprendre que la porte de sortie s’ouvre relativement facilement, et lui propose un job empoissonné pour se rattraper. Enfin, Toine a découvert grâce à des clichés pris par Max (encore lui !) que son pote Julien sort dorénavant avec son ex. La seule échappatoire pour les tourtereaux : que ce dernier parvienne à emballer Erika, la voisine suédoise. Mais étant donné que lors de la fameuse soirée, sa copine Maggie s’est un petit peu retrouvée à l’hosto en raison d’un abus d’ecstasy, c’est loin d’être gagné…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les aventures sentimentalo-professionnalo-syndicalo-sociale de ces jeunes héros sont à la fois denses, crédibles, légères et très attachantes. Chacun d’eux a ses petits tracas (sauf Max, d’une irresponsabilité affolante), mène son petit bout de vie, et participe à ce concert de destinés, d’une grande harmonie. Un peu à la manière des scénarios « chorales », Sylvain Runberg (LE scénariste éclectique et doué du moment : lire son interview) compose une sorte de Vaudeville moderne ayant pour décor un cadre urbain contemporain. Les références les plus proches au cinoche ou à la télé sont L’auberge espagnole ou la série Friends. Le coup de crayon très stylisé de Christopher se révèle idoine à nous faire partager cette chronique de mœurs, qui se double aussi d’une étude de société très juste. Gage de qualité, le premier tome a été distingué en 2005 par le Prix découverte au festival d’Ajaccio. Dans ce second tome, sans en faire de trop ou chercher à prendre un quelconque parti, Runberg fait intervenir en vrac : un bout de vie syndicale, une trahison médiatique, un pétage de plomb professionnel, un concert qui frôle le fiasco et tout se termine sur une dernière réplique hallucinante, qui promet une suite folklorique…