L'histoire :
La vie continue pour les 4 colocataires, tous embarqués dans des galères différentes. Après avoir démissionné de son tout premier poste au sein d’une agence de pub, Jean-Mi tient à présent une baraque à frites à la sortie de la fac. Tous ses entretiens se soldent par des échecs et il doit en plus affronter le regard des autres, après avoir avoué son homosexualité. Cela dit, côté cœur, ça se passe plutôt bien pour lui, contrairement à Julien, le prof d’histoire, qui n’en finit pas de rompre avec Amandine. C’est alors qu’il connait un gros problème au lycée : une élève le filme avec son téléphone portable, en train de se dévergonder dans une boîte de nuit. Evidemment, la vidéo fait le tour de la fac, jusqu’à atterrir sur le portable du directeur… De son côté, Toine bosse sur les marchés. Un boulot très pénible, surtout au service d’une maraichère antipathique. Mais au moins file t-il le parfait amour avec sa nouvelle copine suédoise, Erika. De plus, la démo que son pote a envoyée à une boîte de production commence à faire son effet : un rendez-vous est d’ores et déjà pris en studio pour enregistrer un 6 titres ! Pour Max, comme d’hab, tout va bien : ce fainéant là prend la vie comme elle vient, sans se biler. Contre une haute-trahison envers son beau-frère qui divorce, il se voit offrir une semaine de surf à la montagne par ses parents…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième volet vient mettre un terme à l’aventure urbaine contemporaine des Colocataires. Dans cette chronique sociale traitée à la manière des « récits chorales », le scénariste Sylvain Runberg anime le quotidien de 4 jeunes bien installés… dans leur époque. Si au prime abord leurs préoccupations peuvent paraître banales, elles sont néanmoins rarement abordées en bande dessinée (homosexualité, chômage, conflits sociaux, dérives comportementales…). Les caractères des protagonistes sont fouillés, différents, complémentaires et surtout, très crédibles. Le souci d’authenticité est même poussé jusqu’à les rendre parfois insupportables par leurs défauts. Au premier chef, Max est profiteur, hâbleur, fainéant, traître, sans scrupule… et pourtant il n’a pas son pareil pour sortir la vanne qui tue de derrière les fagots. A ce sujet, Runberg montre un sens du dialogue contemporain particulièrement affuté, non point tant sur le phrasé djeunz que sur la codification de ses origines. Dans la lignée esthétique des deux précédents épisodes, le dessinateur Christopher met en forme le tout, sur une partition graphique simple et spontanée, mais lisible et parfaitement homogène. Une trilogie bien sympa !