L'histoire :
Parmi les habitantes de l'Olympe, une d'entre elles tire son épingle du jeu. La déesse de la beauté et de l'Amour va dévoiler les dessous de sa vie quotidienne, qui ne manque pas de piquant. Attention aux âmes sensibles car cette plongée révèle bien des fourberies et des adultères. Aphrodite est très convoitée et elle adore ça. Pourrait-il en être autrement ? A l'origine, elle s'ennuyait au milieu de la mer, il lui fallait donc trouver un endroit où habiter. Elle s'invite à Pathos, à Chypre, au gré des saisons. L'hospitalité, c'est fait pour en abuser, apparemment. Très vite, elle a un enfant, un petit gars simplement appelé Eros, dieu de l'Amour. D'une flèche, il pousse deux individus à s'aimer. Lui est malheureux car il ne connaît pas ce sentiment. Pour passer le temps, il expérimente encore et encore. De toute façon, sa mère a autre chose à faire car dans Olympe news, elle lit : « Psyché ! Plus belle que la plus belle des déesses ! ». Pour la peine, sa vengeance sera terrible. Sauf si l'on doit compter sur le hasard qui donne un coup de cœur à ce brave Eros. Ce n'est que le début des ennuis. Jalousies, tromperies et violences vont s'entremêler sans jamais s'essouffler.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nadja Fejtö est un nom réputé dans la littérature jeunesse. Elle a reçu un prix Totem du Salon du livre de jeunesse de Montreuil pour Chien bleu, avec un magnifique travail à la gouache aux touches fauves. Les éditions Dupuis inaugurent avec elle leur collection Les Ondines. Un choix significatif pour commencer avec un style graphique très singulier. D'ailleurs, il suffit de regarder la couverture pour savoir à quoi s'attendre. Aphrodite possède un corps de femme avec un visage où la bouche ressemble à une gueule de crocodile. Nous sommes très loin de la célèbre représentation de Cabanel... Cela paraîtra normal, une fois pris en compte les clins d'œil à la culture mainstream. Aphrodite donne des interviews, lit le journal, parle face caméra... Il ne manque que les réseaux sociaux pour l'encrer dans notre réalité. Le jeune lecteur arrivera très bien à faire le parallèle. Toutefois, on risque d'être un peu exaspéré par ces femmes toujours dans la séduction, la rivalité, la malhonnêteté, la manipulation. Aphrodite représente vraiment le culte du narcissisme et de l'égocentrisme, ce qui tape sur le système au bout d'un moment. En effet, cela n'a rien à envier à une certaine télévision voyeuriste avec des échanges dignes d'une fiction écrite par des adolescents drogués. Néanmoins, l'auteure n'oublie pas de mettre de vraies références, comme Héphaïstos, fils d’Héra et de Zeus, ou l’arrivée de Perséphone aux Enfers. Cela suffira-t-il à convaincre les néophytes que la mythologie est passionnante ?