L'histoire :
Perchés sur le mur du cimetière, les trois copains Noé, Théo et Maxime assistent à l’enterrement du père Gab. Une fille noire de leur âge s’échappe alors du recueillement familial et vient les trouver. C’est Rebecca, petite-fille adoptive du vieux Gab, qui n’est pas triste car elle n’avait jamais vu son aïeul. Téméraire, elle les invite à visiter la maison abandonnée du défunt, dont on dit qu’elle est hantée. Les enfants découvrent alors une demeure d’allure moderne, dont l’intérieur fourmillant de trouvailles extraordinaires semble avoir été laissé à l’abandon depuis des lustres. Des tonnes de bouquins, des caisses d’inventions bizarres, un mystérieux objet dans la pièce centrale sous un drap blanc… Le crépuscule se met à rendre les ombres inquiétantes. Poursuivant leur exploration, le quatuor commence à se fiche la trouille, lorsqu’un mainate qu’ils n’avaient pas remarqué se met à hurler « Lumière ! Danger ! » Tous décampent aussitôt en quatrième vitesse. Le lendemain, ils y retournent pourtant, bien décidés à approfondir les mystères entrevus la veille. Rebecca soulève le drap et découvre alors une sorte de projecteur trafiqué et complexe…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier volume des enfants d’ailleurs inaugure avec deux autres titres la nouvelle collection Punaise des éditions Dupuis, estampillé « à partir de 6 ans ». Le principe de cette nouvelle collection vise à étancher la soif d’imaginaire des plus jeunes dès leur apprentissage de la lecture, puis de leur permettre de relire la même BD après des années, en découvrant une finesse et une complexité nouvelles dans le récit. Les évènements fantastiques auxquels sont confrontés ces jeunes héros trouveront pourtant plus certainement leur cœur de cible chez les amateurs des romans d’épouvante Chair de poule (9-13 ans). En attendant, à 32 ans (bibi), on se plonge encore volontiers dans cette intrigue, décidément bien effrayante pour les 6-7 ans… Certes, le pitch est abordable et relativement courant : des gamins trouvent une machine fantastique qui les envoie dans un univers parallèle. Mais le rythme (prenant) et le traitement graphique (enfantin), concoctés par Nykko et Bannister – le duo d’auteurs de Félicité Bonaventure (série abandonnée, chez Soleil) – fonctionnent à merveille. Accrochés par cet « ailleurs » encore très mystérieux, on se plongera volontiers dans le second épisode à venir…